Six mois après le coup d'envoi national de la téléconsultation remboursée dans le cadre du droit commun, actée dans l'avenant 6 de la convention médicale, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) dresse un premier bilan chiffré – à partir des facturations – qui reflète une « montée en charge progressive », amenée à « s'amplifier dans les prochains mois ».
Au total, exactement 7 939 actes de téléconsultation ont été pris en charge par l'assurance-maladie entre le 15 septembre 2018 et le 17 mars 2019, soit six mois de pratique.
Sur cette période, ce sont les généralistes qui ont pratiqué le plus de téléconsultations (40,2 % des actes facturés) devant les autres spécialistes (32,2 %). La CNAM salue aussi les centres de santé, « acteurs engagés dans ces nouvelles pratiques », responsables de près d'un cinquième de ces actes (19,9 %). Les établissements de santé sont loin derrière avec 7,7 % du total, des actes « le plus souvent facturés dans le cadre de consultations externes ».
Ces chiffres restent largement en deçà des objectifs du gouvernement qui espère 500 000 actes de télémédecine en 2019, un million en 2020 et 1,3 million en 2021.
700 actes par semaine en moyenne
La CNAM se montre malgré tout rassurante et parle d'une « montée en charge qui s'est accélérée depuis le début de l'année 2019 ». De fait, depuis la mi-février, le nombre moyen d'actes hebdomadaires de téléconsultation dépasse les 700 alors qu'il se situait en dessous de 200 actes par semaine en 2018. La dernière semaine recensée a enregistré 752 actes... Un mieux qui s'explique, selon la CNAM, par « la diffusion très récente de solutions techniques permettant de faciliter la programmation des téléconsultations et sécuriser les échanges de données médicales ».
Cette accélération devrait « s'amplifier dans les prochains mois », veut croire la CNAM, qui mise sur l'ouverture de la téléconsultation aux pharmaciens, avec la signature de l'avenant 15 (le 6 décembre) qui mobilise le réseau officinal.
Les dérogations aussi se mettent en place
Un avenant à l'accord national des centres de santé donne également accès à ces structures aux mêmes aides financières à l'équipement que pour les médecins libéraux. Et un accord « en cours de finalisation » avec les infirmiers libéraux doit voir le jour pour valoriser leurs interventions pour accompagner le malade dans la réalisation d'une téléconsultation avec un médecin.
Enfin, le développement des premières « organisations territoriales de médecins » pour effectuer des actes de télémédecine en dehors du parcours de soins (comme prévu dans l'avenant 6 pour les patients sans médecin traitant, en cas d'indisponibilité ou d'urgence médicale) devrait aussi favoriser l'essor de la pratique. La CNAM cite de telles organisations déjà recensées dans l'Aube, l'Isère et la Manche.
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