En master : les humanités dans le texte

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Publié le 10/01/2025
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Le master « humanités médicales » de l’université Gustave-Eiffel forme des soignants à la réflexion philosophique en les confrontant aux textes. Témoignages.

Crédit photo : Eric Morency

« Il n’y a pas de médecine digne de ce nom sans éthique, pas d’éthique digne de ce nom sans philosophie, et pas de philosophie digne de ce nom sans lecture des grands philosophes. » Cette maxime du philosophe Dominique Folscheid est au fondement du travail mené par Éric Fiat, professeur de philosophie à l’université Gustave-Eiffel, dans le Val-de-Marne, au sein du master « humanités médicales » qu’il coordonne. « La beauté de mon métier, c’est de voir qu’une page de Kant, qui semble impénétrable aux étudiants qui la découvrent, devient au bout de deux heures quelque chose qui pourra les aider dans leur réflexion, dans leur pratique », se réjouit-il.

Destiné exclusivement à la formation continue, ce master réunit chaque année des soignants en exercice à raison d’une journée d’études une fois par mois avec un conférencier extérieur, et un séminaire de deux heures tous les jeudis. « C’est une formation d’un an qui se termine par un écrit personnel, qui est parfois une partie de la thèse qui suit », glisse le philosophe. Car il faut le savoir : le master peut parfois mener les étudiants bien plus loin qu’ils ne l’avaient imaginé au départ. « Quand j’ai contacté Éric Fiat au départ, il m’a dit que certains étudiants poursuivaient en thèse, je lui ai répondu qu’il allait beaucoup trop vite », se souvient la Dr Dominique Penso-Assathiany, dermatologue passée par le master et qui travaille actuellement… à une thèse sur la peau et l’examen dermatologique sous la direction d’Éric Fiat.

Une idée derrière la tête… ou pas

En s’inscrivant en master, Dominique Penso-Assathiany avait une idée derrière la tête : elle faisait partie du Groupe de réflexion éthique en dermatologie (GéD), et voulait y contribuer de manière plus pertinente. Mais d’autres étudiants sont avant tout poussés par la curiosité. « Je ne me suis pas inscrit pour améliorer ma pratique, mais pour découvrir, apprendre à penser, à conceptualiser », explique le Dr Franck Senninger, généraliste qui vient tout juste d’arrêter son activité médicale, mais qui poursuit un parcours académique au sein du master.

Une formation plébiscitée par les participants. « Ce qui est bien, c’est qu’on choisit un sujet, un cas pratique, et on a des tables de méthodologies avec des philosophes qui orientent nos lectures », se félicite Franck Senninger. « La philosophie donne un regard à 360 degrés sur le monde, on se nourrit de ce qu’on lit et c’est passionnant », ajoute Dominique Penso-Assathiany. Le secret ? « Nous aidons les étudiants à faire le pont entre les problématiques qu’ils rencontrent et les grandes questions de l’histoire de la philosophie », glisse Éric Fiat. Pour ceux qui seraient tentés, une trentaine de candidatures sont acceptées tous les ans.


Source : Le Quotidien du Médecin