Internat : les ECN numériques expliquées par les futurs candidats

Publié le 13/08/2015
Franck Rolland, étudiant en 5ème année de médecine à l'université Paris Sud

Franck Rolland, étudiant en 5ème année de médecine à l'université Paris Sud

Petite révolution du côté des ECN : à compter de 2016, les épreuves classantes nationales (ECN) se dérouleront sur des supports numériques. Fini copies et réponses à rédiger, place aux QCM et étude de cas cliniques sur tablette. Selon un arrêté publié le 23 juillet dernier, le processus sera entièrement dématérialisé, de « la procédure d’inscription aux épreuves » à leur correction. Pour Sébastien Foucher, président de l’ANEMF (association des étudiants médecine), « la sortie de cet arrêté n’est pas vraiment une surprise, Marisol Touraine l’avait annoncé lors de notre Congrès en 2013 ». Depuis, les éléments des ECN ont été discutés et la version 2016 contiendra trois épreuves, toutes sous la forme de QCM.

La première d’entre elle, l’épreuve d’analyse, portera sur 6 dossiers cliniques, chacun d’eux comportant une quinzaine de questions. « Les questions progressent à partir de la situation clinique de départ sans possibilité de retour en arrière quand la réponse est validée », décrypte Franck Rolland (photo), étudiant de 5e année à l’université Paris Sud qui se prépare déjà pour 2017. À ses yeux, « c’est un peu plus réaliste que les ECN jusqu’à maintenant où il était possible de lire toutes les questions avant de répondre ». Mais ça n’est pas pour autant la forme idéale d’examen « du point de vue de la réflexion clinique ». Jusqu’à présent, « l’étudiant qui se retrouvait devant une question devait écrire sa réponse alors que maintenant, il faudra juste cocher une case », ajoute-il, considérant les options de réponses dans les QCM comme autant de suggestions précieuses quand on sèche sur le sujet… Majeure, cette épreuve comptera pour 70 % de la note finale.

Deuxième en terme d’importance, l’épreuve des questions à choix multiples représentera 20 % de la note. Isolées les unes des autres, « les différentes questions n’auront pas nécessairement de rapport entre elles », explique l’externe parisien, fort de son expérience sur les plateformes analogues à celle du futur examen.

Quant à la troisième épreuve, il s’agit d’une lecture critique d’article dont les réponses ne nécessiteront pas de rédaction. « D’autres modalités avaient été annoncées, mais finalement les questions à réponses ouvertes (n’ont pas été retenues) car cela augmentait les délais de correction », précise Franck Rolland, éventuellement intéressé, à terme, par la médecine générale.

Autre nouveauté, et pas des moindres, « avec les ECN numériques, plus besoin de se déplacer », souligne Sébastien Foucher. L’arrêt indique en effet que l’examen se déroulera « dans des centres d’épreuves ouverts au sein ou à proximité des universités ». En revanche, le président de l’ANEMF regrette qu’il n’y ait plus que des QCM. « Ça aurait été optimal d’avoir des modalités d’examen diversifiées », précise-t-il, « d’introduire un type d’examen plus proche de ce qu’on observe dans la réalité clinique ». Même regret du côté de Franck Rolland qui note, philosophe, « c’est quand on commence l’internat qu’on se rend compte de la réalité de l’exercice ». L’ensemble des épreuves des ECN comportera 10 000 points, soit dix fois plus qu’avant l’arrêté. En évaluant les étudiants sur une plus grande échelle, « ça éliminera les plus possibles les ex-aqueco » veut croire l’étudiant du Kremlin-Bicêtre. Et permettra d’affiner le classement final.

Si la version numérique des ECN peut apparaître pour beaucoup comme une nouveauté, il n’en est rien pour les étudiants se préparant à l’internat. Depuis quelques années, la faculté de Grenoble a en effet développé une plateforme d’entraînement sur laquelle tous les étudiants peuvent se préparer aux ECN. C’est à partir de ce projet SIDES, devenu commun à de nombreuses universités, qu’ont été pensées les iECN. Pas d’inquiétude, donc sur la fiabilité du système, « les étudiants qui passeront les ECN en 2016 ont déjà expérimenté les épreuves numériques », conclut Sébastien Foucher.


Source : lequotidiendumedecin.fr