Pr Véronique Trillet-Lenoir (LREM) : « Défendre un espace Schengen de la santé »

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Publié le 23/05/2019
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TRILLET LENOIRE

TRILLET LENOIRE
Crédit photo : DR

Comme elle se plaît à le dire, le Pr Véronique Trillet-Lenoir est « née l'année du traité de Rome ». Suffisant pour expliquer son attachement à l’Europe et sa présence sur la liste de La République en Marche pour les élections européennes ? Sûrement pas.

La Lyonnaise de 62 ans, première femme PU-PH en cancérologie de France et cheffe du service d’oncologie médicale du CHU de Lyon pendant 15 ans, raconte s’être engagée « de longue date dans la politique de santé ». Un engagement qui l’a conduite à travailler notamment au sein de l’Institut national du cancer (INCa), dont elle est toujours membre du conseil d’administration.

Mais ce qui l’a définitivement décidée, c’est son expérience à la tête du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) qu’elle dirige depuis 2013. « Dans notre région, c’est un outil scientifique mais aussi un outil politique, au sens noble du terme », explique-t-elle. Le financement pluriel de cette institution (un tiers par l’INCa, deux tiers par les collectivités locales) a conduit la cancérologue à travailler en proximité avec les élus. « J’ai été amenée à comprendre que, dès lors que l’on fait de l’organisation des soins ou de la recherche, on fait quelque chose qui s’appelle de la politique de santé publique ».

Qu’à cela ne tienne, elle se lance en 2015 dans la bataille des régionales et est élue malgré la défaite de sa liste (PS). En dix-septième position sur celle de la majorité présidentielle pour ces élections européennes, le Pr Véronique Trillet-Lenoir aimerait, si elle est amenée à siéger, « défendre un espace Schengen de la santé » qu’elle imagine comme « un espace de protection contre les fléaux environnementaux et sanitaires ».

La cancérologue est convaincue que certains sujets exigent d’être pensés à l’échelle européenne « comme la négociation des prix du médicament ou les travaux sur l’antibiorésistance ». Elle insiste : « Dans tous ces domaines, il faut harmoniser les pratiques et s’armer contre les lobbies, aussi bien antivax que pharmaceutiques, alimentaires ou énergétiques ».

M.D.P

Source : Le Quotidien du médecin: 9752