Et la gagnante est… Marisol Touraine ! Finalement, c’est la logique du maintien qui a prévalu avenue de Ségur. A l’issue du remaniement ministériel de jeudi après-midi, son actuelle titulaire jouera donc les prolongations au ministère de la Santé pour un nouveau bail qui pourrait durer jusqu’à la fin du quinquennat ! Tout juste perd-elle la tutelle sur un Secrétaire d'Etat (sur les trois qu'elles détenaient), puisque Laurence Rossignol s'autonomise lâchant les personnes âgées à Pascale Boistard et devenant ministre de la Famille, de l'Enfance et du droit des Femmes. Trois compétences que Marisol Touraine n'aura plus.
Le maintien poste pour poste de la "ministre des Affaires sociales et de la santé" n’est qu’une demi-surprise, tant la santé semblait absente ces derniers jours des bruits de mercato. Fin 2015, la presse avait bien évoqué le souhait Bruno le Roux d’entrer au gouvernement via le portefeuille de la santé. Mais la rumeur concernant le chef de file des députés PS était vite retombée.
Pour Marisol Touraine, ce surplace tient néanmoins un peu du redoublement, tant semblait vif son souhait de changer pour un autre maroquin. Ce statu quo s’explique pourtant pour plusieurs raisons. D’abord l’absence de prétendants sérieux à l’avenue de Ségur. Bruno Le Roux comme le Dr Jean-Marie Le Guen passant peut-être pour trop proches de la Mutualité pour faire des ministres impartiaux, alors que la crainte des réseaux mutualistes reste vive chez les blouses blanches.
Si Marisol Touraine reste en place, c’est aussi parce qu’elle est un poids lourd du gouvernement, une femme de surcroit, ce qui au plan des équilibres politiques et de la parité rendait sa présence indispensable. Mais où ? Visiblement, elle n’a pas vraiment trouvé chaussure à son pied. Peut-être parce qu’elle visait trop haut, les ministère régaliens (Défense, Affaires Etrangères, Justice) ayant été pris d’assaut ces dernières semaines par une foultitude de « candidatures » diverses, mais apparemment mieux calibrées que celle de la ministre de la Santé.
Les acteurs de santé vont donc devoir s’y faire : la santé sous Hollande, c’est Touraine et ça le restera. Cela dit, compte tenu de ses mauvaises relations avec les médecins de ville –la CSMF réclamant même sa démission ces dernières semaines- cela reste quand même étonnant que le président et le Premier ministre aient pris le risque de la laisser aux commandes de la santé. Il faut croire, qu’après la promulgation de la loi de santé et la demi-censure du conseil constitutionnel sur le TPG, ils tablent sur une nouvelle phase moins conflictuelle avec les médecins libéraux. Grande Conférence de Santé, nouvelle convention et revalorisations suffisant dans leur esprit à réconcilier les uns et les autres et à relancer la dynamique... L'avenir le dira.
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