Des miettes

La prime, entrée en vigueur lundi en vertu d'un décret paru dimanche au « Journal officiel », sera désormais cumulable avec une autre dédiée aux travaux dangereux, a souligné la ministre dans un communiqué, rappelant « tenir l'engagement du gouvernement ». « Des miettes », rétorquent certains manifestants.

Les agents revendiquent 300 euros de hausse de salaire, des effectifs supplémentaires et un « moratoire » sur les fermetures de lits, a rappelé Didier Birig (FO), reconnaissant toutefois des « avancées locales » comme en Île-de-France, où d'importants moyens ont été mis sur la table pour éteindre la grève. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a offert de créer 230 postes dans ses 25 services d'urgences, tandis que l'agence régionale de santé (ARS) a proposé un contrat d'objectif « zéro brancard dans les couloirs » avec « une incitation financière » à la clé pour les hôpitaux concernés.

Grévistes et autorités locales devront gérer le manque de personnel accentué par les vacances d'été, la ministre de la Santé visant des services sans « trou dans les lignes de garde ». Mais la tâche s'annonce compliquée : selon une enquête pré-estivale de l'ARS francilienne, au moins 1 000 « plages de 12 heures » sont « non pourvues » en médecins – et autant en infirmières – pour juillet et août.

À Lens (Pas-de-Calais), après des démissions en cascade et en raison du manque de médecins, la situation est déjà « invivable » et le SMUR a été contraint de « fermer complètement » le 22 juin, ce qui « risque de se reproduire » au cours de l'été, selon le délégué CGT Jean Létoquart.