« On arrête ensemble et en équipe ! ». C’est avec ce message que se déroule depuis la deuxième édition de l’opération « Moi(s) sans tabac ». « C’est un rendez-vous annuel que nous voulons installer dans la durée», indique Olivier Smadja, chef de projet à Santé publique France.
L’an passé, Santé publique France avait créé l’événement en lançant cette opération de marketing social en lien avec le ministère de la santé et l’Assurance-Maladie. « Nous avons eu environ 2500 retombées presse, contre 200 à 300 lors d'une communication tabac classique, indique Olivier Smadja. Au total, 180 000 personnes se sont inscrites en 2016 et on peut estimer que deux fois plus ont fait, sans s’inscrire, une tentative d’arrêt».
Au total, 1,58 millions de visiteurs uniques sont allés sur le site de Tabac Info Service, trois fois plus qu’en 2015. Sa ligne téléphonique (3989) a reçu 15500 appels, deux fois plus que l’année précédente. L’appli de coaching a été téléchargée 118000 fois. Par ailleurs, au dernier trimestre 2016, 600000 traitements d’aide à l’arrêt ont été délivrés en pharmacie : près de 100000 de plus qu’au dernier trimestre 2015. De même, 80 000 personnes ont bénéficié du forfait de remboursement des traitements nicotiniques de substitution (TNS) par l’Assurance-Maladie, contre 48 000 précédemment. « Cette progression peut s’expliquer par la hausse du forfait TNS à 150 euros par an et par personne en novembre 2016, couplée à l’opération Moi(s) sans tabac », précise le ministère de la santé.
Combien de fumeurs ont réussi à arrêter grâce à l’opération ? « Il est trop tôt pour le dire. Nous pourrons le mesurer avec notre prochain Baromètre santé, dont les résultats seront connus mi-2018 », répond Olivier Smadja.
Cette opération est inspirée d’une campagne « Stoptober » menée en Angleterre pour inciter les fumeurs à arrêter pendant 30 jours, durant le mois de novembre. « Cette opération repose sur le constat que, dans les tentatives d’arrêt, les premières semaines sont celles le plus à risque de rechute. Une étude anglaise a montré qu’un mois sans tabac multiplie par 5 les chances d’arrêter », indique Olivier Smadja.
Les enquêtes qualitatives conduites sur l’édition 2016 se sont révélées positives sur la perception et la mémorisation de la campagne. « Mais il est apparu que nous n’avions pas suffisamment incarné la notion de collectif et que certains fumeurs très dépendants étaient seuls lors du passage effectif à l’arrêt », précise Olivier Smadja. C’est pour cette raison que, cette année, l’opération a pris une tournure plus collective avec la constitution d’équipes thématiques ou géographiques que les participants peuvent rejoindre sur le site de tabac info service et sur Facebook.
Article suivant
L’objectif doit être le sevrage total
Un moi(s) sans tabac plus collectif
L’objectif doit être le sevrage total
Une évaluation environnementale de l’intervention
Cette envie irrépressible qui s’accroche
Le tabac, parent pauvre de l’addictologie
Des Suisses tentent d’arrêter de fumer avec Facebook
Le mauvais ménage de deux addictions
Faire le pari d’une tabacologie forte
Des psychotraumatismes chez 80 % des gros fumeurs
Des comorbidités somatiques à (re)découvrir
Les arômes, un facteur clé du vapotage
Les précaires arrêtent aussi bien que les autres
Il n’y a pas de faible consommation
Des formations universitaires ou en ligne
Toujours pas de certitude sur le sevrage
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024