Optimiser les relations hôpital-ville

L’exemple de la sénologie à l’Institut Curie

Publié le 10/12/2015
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Plus de 50 % des traitements chirurgicaux pour cancer du sein sont réalisés en ambulatoire

Plus de 50 % des traitements chirurgicaux pour cancer du sein sont réalisés en ambulatoire
Crédit photo : PHANIE

Depuis février 2014, l’Institut Curie a entièrement réorganisé le parcours de soin des patientes souffrant de cancer du sein, de la première prise de contact jusqu’à l’annonce du traitement.

« Nous avons notamment mis en œuvre des mesures pour réduire le délai de la première consultation à 8 jours maximum. Par ailleurs, nous avons limité leur nombre de venues à l’hôpital : les consultations avec le chirurgien et les infirmiers ainsi que tous les actes nécessaires sont programmés sur deux, voire 3 demi-journées », indique le Pr Roman Rouzier, directeur médical sénologie et gynécologie à l’Institut Curie, professeur à l’université de Versailles Saint-Quentin

De fait, lorsqu’une patiente arrive à l’hôpital pour un cancer du sein, son parcours est bien établi : elle voit, d’abord, un chirurgien, puis, elle fait le point avec un radiologue, ce qui permet d’obtenir une double lecture des clichés de mammographies et la réalisation d’autres examens, s’ils s’avèrent nécessaires avant l’opération. Quatre à cinq jours après ce premier rendez-vous, la patiente voit l’anesthésiste, l’infirmier d’annonce et de coordination ainsi que l’infirmier de recherche clinique (si la patiente est incluse dans une étude). Toutes ces consultations sont programmées le même jour et précèdent l’intervention chirurgicale. « À ce stade, l’infirmier de coordination a déjà anticipé la sortie de sa patiente : il/elle lui a expliqué ce qu’est l’ambulatoire et lui a fourni une feuille de prise en charge contenant des instructions précises sur tous les soins qu’elle devra effectuer en ville », explique le Pr Rouzier.

Virage réussi de l’ambulatoire

À l’Institut Curie, plus de 50 % des traitements chirurgicaux pour cancer du sein sont réalisés en ambulatoire. Dans la mesure du possible, les patientes entrent à l’hôpital le jour même de leur intervention (et non plus la veille). De même, avec les progrès de la chirurgie et des traitements, les patientes n’ont plus besoin de rester 5 jours à l’hôpital après une intervention pour cancer du sein. Certaines peuvent rentrer le soir même à leur domicile. Ce passage à l’ambulatoire nécessite davantage de consultations en amont et en aval de l’hospitalisation. Mais aussi, des relais en ville : l’Institut Curie a notamment noué des partenariats privilégiés avec deux structures d’hospitalisation à domicile (HAD) : Santé Service et l’AP-HP.

« Outre la prise en charge médicale, nous proposons à nos patientes une prise en charge par les soignants : avant et après les traitements, elles sont reçues par les infirmières de coordination pour prendre en charges tous types de besoins autres que le cancer (retour à l’emploi, resocialisation, soins de support…). Nous bénéficions d’un annuaire de réseau de professionnels en ville pour accompagner leurs besoins spécifiques », ajoute le Pr Rouzier.

Enfin, depuis 2013, l’Institut Curie a lancé l’étude OPTIsoins financée par l’INCa qui vise à suivre 600 patientes traitées pour des cancers du sein et habitant dans les départements 92,78 et 95. Cette étude permet d’évaluer les délais, la prise en charge, les soins de support, l’HAD, la coordination ville-hôpital, la qualité des soins… Les premiers résultats seront disponibles d’ici mars 2016.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9457