« La fibrillation atriale (FA) reste l'un des grands enjeux de la rythmologie et l'an dernier, les résultats de plusieurs études importantes ont été présentés », a indiqué le Dr Serge Boveda.
Chirurgie ou traitement médical ?
La première, CASTLE AF, a démontré la supériorité de l'ablation sur le traitement conventionnel chez des patients ayant une dysfonction ventriculaire gauche et une FA réfractaire aux anti-arythmiques. Dans cet essai qui a inclus près de 400 patients, l'ablation s'est accompagnée d'une amélioration de la fraction d'éjection ventriculaire gauche jusqu'à 5 ans de suivi, et a permis de réduire de 38 % le critère principal d'évaluation (associant les décès de toutes causes et l'aggravation de l'insuffisance cardiaque) et de 47 % les décès de toutes causes. « L'étude a montré que ce sont les patients à risque intermédiaire qui bénéficient le plus de l'ablation, qui doit donc être réalisée avant que l'évolution ne soit trop sévère », a souligné le Dr Boveda.
Une autre étude, CABANA, non encore publiée, a aussi comparé ablation et traitement médical chez des patients de plus de 65 ans ayant une FA. Ses résultats négatifs sur le critère principal (associant mortalité totale, accident vasculaire cérébral avec séquelles, hémorragie sévère et arrêt cardiaque) sont très controversés, car le design de l'étude a conduit à des cross-overs majeurs qui rendent difficile leur interprétation : 27,5 % des patients du groupe traitement médical ont eu une ablation, et 10 % de ceux du bras ablation n'en ont pas bénéficié. Chez les patients ayant effectivement eu une ablation, quel que soit leur groupe d'inclusion, les auteurs ont observé une réduction de 33 % du critère principal et de 40 % de la mortalité.
Ablation par cryothérapie
Les résultats de l'étude française Cryo4P, qui a évalué une procédure simplifiée d'ablation par cryothérapie dans la FA persistante, sont très intéressants. Ils soulignent l'efficacité de cette approche dans 60 % des cas. « Et surtout, même les patients en échec rapportent se sentir mieux », a précisé le Dr Boveda.
« Enfin, le consensus d'experts (de l'Heart rhythm society et de l'European heart rhythm association) publié l'an dernier est marqué par l'entrée en force de la chirurgie rythmologique. Il met aussi l'accent sur les mesures préventives, comme la perte de poids et la prise en charge des apnées du sommeil, ainsi que sur le traitement médical », a conclu le Dr Serge Boveda.
D'après la communication du Dr Serge Boveda, clinique Pasteur, Toulouse
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