L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’était donné pour objectif de réévaluer l’ensemble des références nutritionnelles en vitamines et minéraux (les dernières données dataient de 2001) et ainsi compléter son travail de 2016 de mise à jour de ces références pour la population adulte, saine, ayant un niveau d’activité physique faible à modéré. Cette mise à jour représente un outil très utile et consultable sur le site de l’Anses (1).
La vitamine D mérite selon l’Anses une surveillance particulière : 70 % des Français n’auraient pas un apport suffisant et 6,5 % sont en carence. L’apport satisfaisant (AS) lorsque la synthèse cutanée est minimale, est de 15 µg/j pour les adultes. Pour assurer ces apports, il faut conseiller de s’exposer de 15 à 20 min au soleil dans la journée (notamment en hiver) et de consommer des poissons gras (harengs, sardines, saumons, maquereaux), des champignons (girolles, cèpes, morilles), du jaune d’œuf, du beurre ou de la margarine, du chocolat noir ou des produits laitiers enrichis en vitamine D.
Autre vitamine à contrôler : la B9. Des apports insuffisants en début de grossesse exposent le futur enfant au spina-bifida. La recommandation est un apport de 600 µg/j d’équivalent folate alimentaire (EFA) pour les femmes susceptibles de devenir enceintes et en cas de grossesse. Attendre que la femme découvre sa grossesse, surtout lorsque celle-ci n’était pas programmée, fait perdre un temps précieux. Les principales sources de B9 sont les levures en paillettes, les légumes à feuilles vertes et les légumineuses, le germe de blé et le jaune d’œuf.
Calcium et fer
Alors que certaines instances (dont l’OMS) recommandaient jusqu’alors d’augmenter les apports en calcium à 1 300 mg/j chez la femme ménopausée et les hommes de plus de 65 ans, l’Anses prend 950 mg/j comme référence nutritionnelle pour les plus de 25 ans, sans distinction d’âge. « Aucune recommandation spécifique pour les personnes âgées et la femme après la ménopause n’a été proposée parce que les études de supplémentation ne montraient pas de réduction de la baisse de densité minérale osseuse liée à la ménopause et du risque de fracture chez la personne âgée de plus de 65 ans. »
Pour le fer, l’Anses établit une distinction entre les femmes ayant des pertes menstruelles faibles ou modérées (leur référence nutritionnelle pour la population [RNP] est de 11 mg/j) et celles ayant des pertes élevées (13 mg/j pour les adolescentes de 12 à 17 ans et 16 mg/j pour les 18 ans et plus). « Il est aussi préconisé, chez les femmes susceptibles d’avoir un besoin en fer élevé, une surveillance du statut martial », ont conclu les scientifiques de l’Anses.
Exergue : Les données se sont avérées insuffisantes pour définir des références nutritionnelles spécifiques en vitamines et minéraux pour les personnes âgées
(1) www.anses.fr/fr/content/les-références-nutritionnelles-en-vitamines-et-… tableaux de synthèse p. 211-18
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