« Les gastro-entérologues sont assez démunis en cas de vomissements chroniques réfractaires à tout traitement et qui concernent probablement des milliers de patients, que ce soit dans le cadre d'une gastroparésie diabétique (4 % des diabétiques de type 1 et 1 % des diabétiques de type 2), ou idiopathique, en cas de séquelle d'une chirurgie du reflux gastro-œsophagien, etc. De moins en moins de traitements antivomitifs et prokinétiques étant à disposition, les gastro-entérologues se sont intéressés à la stimulation électrique gastrique (SEG) » explique le Pr Ducrotté.
Essai contrôlé multicentrique à grande échelle
Ce travail collaboratif (19 centres en France) « est la plus grande étude randomisée en double aveugle réalisée à ce jour. L’étude était en double aveugle car les réglages en cross-over étaient assurés par un tiers. 172 patients (dont 72 diabétiques) ayant des vomissements pluri-hebdomadaires ont été inclus. Un stimulateur Enterra leur a été implanté. Le stimulateur restait en mode « off » le 1er mois postopératoire puis les patients étaient inclus dans un schéma randomisé en cross-over sur 8 mois avec une période « on » et une période « off » respectivement de 4 mois chacune. Ils étaient revus à 5 et à 9 mois. Les critères de jugement principaux étaient le score de vomissements et la qualité de vie » précise le Pr Ducrotté.
Sur 149 patients évalués à la fin de la période de cross-over : « 30,9 % étaient améliorés, 52,3 % inchangés et 16,8 % aggravés. Les résultats étaient meilleurs en « on » qu'en « off », les patients passant de plusieurs vomissements hebdomadaires à un vomissement mensuel en moyenne. Le traitement a été bien toléré. Cette étude a donc été positive, que les patients soient diabétiques ou non ».
Le deuxième volet de l'étude porte sur un suivi de deux ans; les résultats sont attendus dans les prochains mois. « L'idée est de montrer que la SEG est également coût - efficace (l'implant coûte environ 11 000 euros). Nous avons remarqué que certains malades qui avaient besoin d'un support nutritionnel (pompe entérale), ont pu s'en passer, sans compter une meilleure qualité de vie pour les patients chez qui la SEG s'est avérée efficace » conclut le Pr Ducrotté.
D’après un entretien avec le Pr Philippe Ducrotté, CHU de Rouen.
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