Le sida, un séisme en santé

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Publié le 19/02/2021
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Il a mis fin à l'insouciance de la révolution sexuelle, réformé la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et des comportements à risque en général, rapporté un prix Nobel à la France. Le virus du sida a bouleversé toutes les strates de la santé dans le monde entier.

En juin 1981, une première alerte est donnée par les centres américains de contrôle des maladies : cinq patients de Los Angeles, tous homosexuels, souffrent d'une pneumonie rarissime. Le sida a d'abord été qualifié de « cancer gay » à cause du sarcome de Kaposi caractéristique associé à la maladie. Le VIH sera isolé et caractérisé en janvier 1983 par les équipes des Prs Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, à l'Institut Pasteur. En 2008, le comité Nobel saura se souvenir de ce fait d'armes, il leur attribuera le prix de médecine.

En réaction à cette maladie incurable jusqu'à l’arrivée de l'AZT en 1987 et des trithérapies en 1996, mortelle et stigmatisante − les malades sont en majorité hémophiles, homosexuels, haïtiens ou consommateurs de drogues injectables −, une véritable révolution va se mettre en marche. L'apparition des premières associations de malades, l'essor du préservatif, les programmes d'échange de seringue et l'éducation à la santé sexuelle de la « génération sida » sont les conséquences de la prise de conscience de la société, encouragée par la liste de célébrités emportées par l'épidémie : Freddy Mercury, Miles Davis, Michel Foucault, Bruno Carette, Thierry Le Luron…


Source : Le Quotidien du médecin