Zika : le HCSP actualise les recommandations pour les femmes enceintes

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Publié le 22/01/2016

Alors que la Martinique a passé le seuil épidémique de l'infection virale au cours de la semaine (niveau 3 du programme de surveillance, d'alerte et de gestion des épidémies, Psage) avec 102 cas confirmés et plus de 1 000 cas évocateurs, le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) vient de publier ses recommandations actualisées relatives à la prise en charge des personnes atteintes par le virus Zika, en particulier les femmes enceintes.

Les Centers for Disease Control (CDC) américains ont diffusé pour cette population spécifique des recommandations temporaires (« interim guidelines ») moins détaillées en début de semaine. 

Aux femmes enceintes qui souhaitent partir dans les zones où sévit le Zika, le HCSP leur conseille « d'envisager un report de leur voyage ». Pour celles qui ne peuvent pas le différer et aux femmes vivant dans les pays touchés par l'épidémie, le Haut Conseil rappelle la nécessité de « respecter les mesures de lutte antivectorielle (...) et le respect des bonnes pratiques relatives à l'utilisation des produits insecticides et répulsifs », « de consulter un praticien en cas de signes cliniques évocateurs d'une infection Zika », pendant le voyage ou au retour. 

Amniocentèse non systématique

Le HCSP détaille la conduite à tenir dans plusieurs situations différentes. En cas de suspicion d'infection pendant la grossesse, une consultation urgente est recommandée, en ville ou à l'hôpital, pour un bilan étiologique « selon le protocole de chaque réseau de périnatalité ». Le Haut Conseil précise néanmoins que la recherche du virus Zika est réalisée par RT-PCR (sang et urines) et par sérologie et séroneutralisation Zika. 

En zone d'endémie ou au retour de zone d'endémie, il est recommandé d'associer systématiquement la recherche de la dengue (RT-PCR ou NS1, sérologie) et du chikungunya (RT-PCR et sérologie). Le traitement sera symptomatique (hydratation, paracétamol, anti-histaminique). 

Surveillance échographique mensuelle

En cas d'infection confirmée par le virus Zika chez une femme enceinte, « il n'y a pas lieu de pratiquer une amniocentèse systématique après confirmation ». En revanche, une surveillance échographique mensuelle est recommandée, de préférence dans un centre de diagnostic anténatal. Il est indiqué que la patiente devra continuer à se protéger de nouvelles piqûres de moustiques.

À la naissance, une RT-PCR sera effectuée sur le sang de cordon, les urines et le placenta. Une sérologie dengue et Zika sera prélevée chez l'enfant avec, si nécessaire, confirmation de la spécificité des anticorps (séroneutralisation). 

Si des anomalies sont découvertes à l'échographie (microcéphalie, hydramnios, retard de croissance intra-utérin), un bilan étiologique est entrepris avec une sérologie et une séroneutralisation Zika chez la mère. La patiente sera adressée « à un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) pour une évaluation étiologique et pronostique de l'affection foetale ».

Selon les cas, le CPDPN peut proposer une amniocentèse (RT-PCR Zika et autres infections virales), une surveillance échographique mensuelle, une IRM cérébrale vers 30-34 SA.


Source : lequotidiendumedecin.fr