LE CONSEIL national de l’Ordre des médecins ne donne pas quitus au gouvernement pour la réforme de la santé au travail engagée dans le cadre du chantier des retraites. Il émet même à ce sujet une « vive protestation ». « Le texte voté ne répond pas aux attentes des salariés qui doivent bénéficier d’une prise en charge globale de leur santé. Il ne répond pas non plus aux nécessités de l’exercice des médecins du travail dans le respect de leur indépendance technique », estime l’Ordre. L’institution insiste sur le fait que « l’indépendance du médecin du travail doit être préservée dans les actions qu’il estime nécessaire de mener dans les entreprises et auprès des salariés ».
De son côté, le ministre du Travail Éric Woerth continue de juger que la médecine du travail « sort tout à fait confortée » de la réforme projetée. Devant la commission des Affaires sociales du Sénat qui va examiner le projet de loi sur les retraites à partir du 27 septembre, le ministre s’est étonné : « Il y a eu un débat assez violent à l’Assemblée nationale (...) et on nous a reproché grosso modo de tuer la médecine du travail. C’est exactement le contraire. » Quant aux critiques sur la perte d’indépendance qui résulterait de cette réforme, Éric Woerth les a balayées en affirmant que la médecine du travail était « indépendante par principe » et qu’elle ne deviendrait pas « la voix du MEDEF ». Sous-amendé à l’Assemblée nationale, le texte qui révise la santé au travail prévoit que les médecins du travail exercent non plus « sous l’autorité » de l’employeur mais « en lien » avec lui.
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