L’imagerie très précoce est utile pour ceux qui peuvent bénéficier d’une thrombolyse. En effet, la fibrinolyse est indiquée quand l’horaire du début de l’AVC est inférieur à 4 heures 30. Après ce délai, la balance bénéfice/risque n’est plus en faveur du traitement thrombolytique. La lésion ischémique est en grande partie constituée, le risque de transformation hémorragique augmente.
« Dans une situation de thrombolyse potentielle, il est préférable d’avoir un scanner immédiatement qu’une IRM 6 heures plus tard », déclare le Pr Jean-Yves Gauvrit. Tout ceci est clair quand le début des troubles est daté, le plus souvent par un proche du patient qui relate des troubles neurologiques brutaux (aphasie, hémiplégie…). Mais tout se complique si ce n’est pas le cas. Ce qui est relativement fréquent puisque la moitié des AVC ischémiques se produisent la nuit et que les signes déficitaires sont observés au réveil sans notion de début. « Sans l’IRM, déclare M. Edjlali-Goujon, on ne pourrait pas proposer de traitement à ces patients. C’est la séquence de diffusion et le Flair (FLuid attenuated inversion recovery), séquence T2 avec inversion récupération et annulation du signal de l’eau, qui vont permettre de dater l’ischémie. Si on visualise l’AVC ischémique en séquence de diffusion mais pas en séquence Flair, on est sous la barre des 4 heures 30, le patient peut donc bénéficier d’une fibrinolyse. C’est une course contre la montre, insiste-t-elle. Une minute de moins avant de lancer la fibrinolyse, ce sont 2 jours sans handicap gagnés pour le patient ».
D’après l’intervention du Pr Jean-Yves Gauvrit (CHU, Relles) et un entretien avec le Dr Myriam Edjlali-Goujon service de neuroradiologie, centre hospitalier Sainte-Anne
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