Dans le domaine de la cancérologie

Les stratégies de prise en charge du mésothélium pleural malin évoluent

Publié le 30/01/2014
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Un élément important pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique du mésothéliome est la mise en place imminente du réseau Mesoclin. Coordonné par le CHRU de Lille et soutenu par l’INCa, il va structurer des réunions de concertation pluridisciplinaire régulières régionales et nationales afin de proposer les meilleures options diagnostiques et thérapeutiques à tous les malades, faciliter la recherche clinique et translationnelle en France pour ce cancer et aider l’accès des patients à ces essais.

Côté diagnostic biologique, tout reste encore à faire pour trouver d’autres marqueurs que la mésothéline, qui reste le marqueur de référence dans le diagnostic du mésothéliome. La fibuline-3, en effet, n’a pas confirmé son intérêt à ce jour.

En termes de traitement, la référence reste toujours la chimiothérapie de première ligne avec l’association cisplatine-pémétrexed (Alimta). Mais les résultats de l’essai « MAPS » (IFCT/GFPC) sur l’association potentielle de cette chimiothérapie avec le bévacizumab (Avastin) sont attendus avec impatience. L’étude est aujourd’hui terminée, les résultats complets seront connus vers 2015. D’autres essais intéressants sont en cours : l’un avec un FAK (Focal adhesion kinase) inhibiteur qui pourrait être utilisé en maintenance après la chimiothérapie de première ligne ; l’autre avec une immunothérapie par des anticorps anti-CTLA4 (tremelimumab) en deuxième-troisième ligne.

Vers un traitement multimodal encore plus complet ?

Si le traitement multimodal du mésothéliome s’oriente récemment vers l’association pleurectomie- décortication élargie suivie d’une chimiothérapie (six cures de cisplatine-pémétrexed) et de l’irradiation des orifices chirurgicaux, on s’accorde aujourd’hui pour dire qu’il faudrait associer à cette combinaison un traitement local après résection tumorale comme la photothérapie dynamique intrapleurale afin de détruire le tissu tumoral résiduel. Cette stratégie est en cours de concrétisation car les données complémentaires de l’équipe de Philadelphie confirment les premiers résultats publiés très prometteurs en termes de survie (médiane supérieure à 2 ans !). Un essai de faisabilité sur une dizaine de patients va débuter au CHRU de Lille en 2014 et sera suivi d’une étude de phase II randomisée dans 5 centres en France (Lille, Toulouse, Paris, Marseille et Caen) avec 82 patients (PHRC National Cancer 2013), évaluant l’association pleurectomie-décortication élargie et chimiothérapie adjuvante avec ou sans photothérapie dynamique.

Entretien avec le Pr Arnaud Scherpereel, service de pneumologie et d’oncologie thoracique, CHRU de Lille.

Dr BRIGITTE MARTIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9297