Tout au long de la procédure

L’imagerie, partenaire de la PMA

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Publié le 30/10/2020
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Chez la femme, le bilan d’imagerie est irremplaçable pour rechercher la cause de l’infertilité, évaluer la réserve ovarienne, monitorer la stimulation ovarienne et rechercher les causes d’échec de l’assistance médicale à la procréation.
11 % d’anomalies endo-utérines passent inaperçues à l’échographie

11 % d’anomalies endo-utérines passent inaperçues à l’échographie
Crédit photo : phanie

On demande des explorations complémentaires après un an de rapports sexuels réguliers sans grossesse, dès 6 mois s’il s’agit d’une femme de plus de 35 ans, qu’il existe des troubles du cycle ou des facteurs de risque d’infertilité — endométriose, antécédents de grossesse extra-utérine (GEU) ou d’infections génitales hautes, traitements gonadotoxique). Dans 40 % des cas, l’infertilité est liée aux deux partenaires, et dans 10 % elle reste inexpliquée malgré un bilan complet.

Les explorations biologiques évaluent le fonctionnement ovarien et le stock de follicules sur des dosages hormonaux effectués au premier jour du cycle : FSH, œstradiol, LH, AMH, testostérone et éventuellement prolactine et testostérone totale.

Le bilan d’imagerie comporte une échographie pelvienne pratiquée à J3 par voie endovaginale avec comptage des follicules antraux (CFA), une hystérosalpingographie (HSG), complétées si nécessaire en deuxième ligne par une hystéroscopie diagnostique et une IRM pelvienne. « Il est essentiel pour le radiologue de connaître les étapes de la procédure de PMA − s’agit-il d’un bilan d’infertilité primaire ou secondaire, de fausses couches à répétition, d’échec d’implantation, etc. − afin de proposer une imagerie et un compte rendu adaptés », souligne la Dr Chloé Maignien, gynécologie-obstétrique, hôpital Cochin.

L’échographie pelvienne par voie endovaginale en début de cycle permet de repérer des pathologies ou des malformations utérines, un hydrosalpinx, une endométriose et effectuer le compte précis des follicules de 2 à 9 mm, afin d’adapter les doses des traitements de stimulation. De même, dans le cadre du monitorage de la stimulation ovarienne, l’échographie pelvienne sera réalisée tous les 2 ou 3 jours à partir du 8 ou 10e jour de stimulation, pour évaluer l’épaisseur de l’endomètre (un endomètre implantatoire a une épaisseur de plus de 7 mm), la taille précise et le nombre de follicules matures.

L’HSG recherche une obstruction tubaire, sa localisation uni- ou bilatérale, un hydrosalpinx ou une anomalie utérine. L’IRM pelvienne est indiquée pour préciser les pathologies ou les malformations utérines, faire un bilan lésionnel d’endométriose, confirmer l’existence d’un kyste ovarien et sa nature ou un hydrosalpinx.

Des causes curables

Chez les patientes en échec d’implantation embryonnaire, l’échographie et l’IRM recherchent des anomalies utérines endocavitaires passées inaperçues (selon une étude menée chez près de 700 femmes, 11 % d’anomalies endo-utérines passent inaperçues or il s’agit de causes curables), une adénomyose qu’on peut traiter par GnRH avant la FIV ou un hydrosalpinx, qui divise par deux les chances de grossesse et peut bénéficier d’une salpingectomie avant la FIV.

Session « Imagerie de l’infertilité féminine et PMA »

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin