Apnée du sommeil : plus de souplesse pour renouveler la PPC

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Publié le 17/04/2025
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Si la primoprescription reste réservée à certains spécialistes, le renouvellement des ordonnances de PPC et d’orthèse mandibulaire peut désormais être assuré par le généraliste. Mode d’emploi.

Le ronflement apparaît chez la femme en cas de forme sévère

Le ronflement apparaît chez la femme en cas de forme sévère
Crédit photo : PHANIE

Depuis le 1er janvier 2025, les médecins généralistes peuvent renouveler les ordonnances d’appareil de pression positive continue (PPC) ou d’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) pour les patients atteints d’un syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). De plus, pour la PPC, le praticien peut modifier certains paramètres de l’appareillage afin d’améliorer le confort du patient. Ces évolutions s’inscrivent dans une refonte plus large de la prescription de ces appareils, avec une procédure dématérialisée pour la demande d’accord préalable (DAP) effective au 31 décembre 2024.

Renouvellement sous conditions

Le renouvellement d’ordonnance pour PPC ou OAM peut être réalisé par le généraliste, au bout de trois années de traitement, si l’appareillage a démontré son efficacité et si le patient est observant .

L’efficacité du traitement par PPC ou OAM est jugée sur l’indice d’apnées-hypopnées (IAH) qui doit être divisé par deux depuis le début du traitement. Pour la PPC, l’observance du traitement correspond au port de l’appareil au minimum quatre heures par nuit, seuil fixé par la Haute Autorité de santé.

Ces données d’efficacité et d’observance pour la PPC doivent être transmises par le prestataire de santé et le patient se doit de les présenter pour un renouvellement.

Lorsque les patients ne répondent pas à ces critères, le renouvellement est fait par un médecin spécialiste ou un médecin ayant suivi un DU pathologies du sommeil, comme pour la primoprescription. C’est également possible à l’issue d’une formation de 40 heures dispensée par MG Form sur l’apnée du sommeil.

Le renouvellement peut être effectué sur une ordonnance classique ou à l’aide d’amelipro, qui génère le texte d’ordonnance à partir des paramètres renseignés par le prescripteur. L’ordonnance de PPC est transmise au prestataire de santé qui s’occupera de la transmission à la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), et celle d’OAM sera remise au chirurgien-dentiste. De plus, le prestataire de PPC peut également proposer une ordonnance déjà rédigée à faire signer par le médecin, sachant qu’il a l’obligation de fournir une synthèse des données de surveillance pour vérifier l’efficacité du traitement et l’observance.
Pour rappel, l’OAM est prescrite pour des SAHOS modérés en l’absence de maladie cardiovasculaire grave associée ou en cas d’échec de la PPC tandis que la PPC l’est pour les SAHOS modérés à sévères. Une polygraphie ou une polysomnographie sont à réaliser à trois mois pour le remboursement.

Des paramètres modifiables

Lors du renouvellement, il est possible de modifier certains paramètres de la PPC afin d’améliorer le confort d’utilisation du patient. Ainsi, la valeur de la pression pourra être modifiée si celle-ci est trop forte (en particulier chez les femmes adultes dont la pression peut être équivalente à celle des enfants), ainsi que la rampe (c’est-à-dire l’augmentation graduelle de la pression pour faciliter l’endormissement) ou encore le type de masque. Un système de suspension des tuyaux sur la tête de lit, un humidificateur ou une mentonnière peuvent être également rajoutés.

La prise en charge complémentaire peut faire appel aux thérapies positionnelles, à la chirurgie, à des mesures hygiéno-diététiques ou encore à la rééducation myofonctionnelle et orofaciale.

D’après l’atelier MG Form : « Le syndrome d’apnée du sommeil en médecine générale : du repérage au suivi des patients appareillés »


Source : Le Quotidien du Médecin