Qu’apporte la concertation citoyenne face à l’hésitation vaccinale ? Même parmi les médecins la question fait débat comme en témoigne la plénière consacrée à ce sujet lors du congrès.
Selon plusieurs enquêtes récentes l’hésitation vaccinale ne cesse de progresser avec près de 40 % des Français déclarant aujourd’hui douter de la sécurité des vaccins.
Dans ce contexte, l’extension temporaire de l’obligation vaccinale préconisée à l’issue de la concertation citoyenne est-elle de nature à aider les praticiens ? « Ce n’est pas évident » répond le modérateur de la session, le Pr Serge Gilberg (Paris). La clause d’exemption et la clause de contre-indication médicale exceptionnelle font particulièrement grincer les dents. « Il ne faudrait pas à la fin que les médecins se retrouvent coincés avec tous les réticents qui viennent leur demander un certificat » s’inquiète le Pr Gilberg.
De son côté, s’il « soutient la finalité du rapport issue de la concertation », le CNGE « redoute que l’obligation vaccinale renforce la défiance et les freins envers les vaccinations ».
Les médecins semblent tabler aussi sur l’information des patients. À condition que celle-ci puisse s’appuyer sur des données scientifiquement validées et relayées à large échelle. « Quand les patients sont très réticents les médecins ne peuvent pas se battre tout seul, s’il n’y a pas une large communication et un encouragement des pouvoirs publics » résume le Pr Gilberg.
Même s’ils restent en très grande majorité pro-vaccination les généralistes n’échappent pas totalement aux questionnements sur la vaccination. Selon une étude INSERM publiée en 2015, près d’un quart émet des doutes à l’égard des risques et de l’utilité de certains vaccins.
Une autre étude (F. Collange et al., Marseille) présentée au congrès pointe de son côté de grandes disparités régionales quant aux perceptions et aux pratiques des généralistes dans ce domaine. Ainsi, « les scores de confiance et de recommandations de vaccins sont plus faibles et ceux de perception des risques plus élevés en région PACA » indiquent les auteurs.
Alors que la récente épidémie de grippe a remis en avant l’importance de la vaccination antigrippale des soignants, un second travail (S. Paquet, le Kremlin Bicêtre) s’est intéressé aux freins limitant sa réalisation chez les étudiants en médecine. Menée auprès de 106 internes de Paris-Sud, cette étude suggère que la faible couverture vaccinale observée dans cette population serait davantage un problème d’organisation que de motivation.
« Qu’apporte la concertation citoyenne face à l’hésitation vaccinale » jeudi 30 mars
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