Élimination du VHC : la France sur la bonne voie mais…

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Publié le 06/04/2021
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L’objectif d’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2030, fixé par l’OMS, est-il réaliste ? La réponse dépend fortement des pays considérés, comme l’ont souligné plusieurs experts internationaux lors du congrès. Selon Razavi et al., sur 45 pays à haut niveau de revenu, seuls 11 peuvent espérer atteindre cet objectif. La France fait partie de la short-list et « est clairement sur la bonne voie », estime le Pr Stanislas Pol (hôpital Cochin, Paris), même si certains points restent à améliorer.
Comme l’a rappelé l’hépatologue, l’élimination du VHC passe par « des interventions et des objectifs cibles très bien définis », incluant non seulement l’accès aux anti-viraux à action directe (AAD) mais aussi des politiques de prévention des risques (sécurité transfusionnelle, échanges de seringues) et de dépistage efficaces.
En France, le principe de traitement universel pour les AAD, quel que soit le stade de fibrose, est en vigueur depuis mars 2017, après une phase de priorisation aux personnes ayant une fibrose extensive ou une cirrhose (F3-F4) avant 2016 puis à celles de stade F2 entre 2016 et 2017. Au total, en 2021, « nous avons guéri plus de 90 000 patients », se félicite le Pr Pol.
Cependant, « il y a encore quelques problèmes sur le dépistage et l’accès aux soins, surtout en population précaire ». Une des solutions pourrait être de procéder par « “micro-initiative”, poursuit le spécialiste, en transposant ce que nous avons réussi dans la cirrhose décompensée, l’hépatocarcinome, ou encore l’hémophilie, à d’autres populations à haut risque comme les prisonniers, les migrants et les patients psychiatriques. Micro-élimination par micro-élimination, nous atteindrons la macro-élimination. »


Source : lequotidiendumedecin.fr