Adénocarcinome rénal métastatique

Efficacité du cabozantinib, un récent anti-angiogénique

Publié le 18/11/2016
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cancer du rein

cancer du rein
Crédit photo : DEPT. OF CLINICAL RADIOLOGY, SALISBURY DISTRICT HOSPITAL/SPL/PHA

Les adénocarcinomes rénaux sont peu sensibles aux chimiothérapies et radiothérapie. Et nombre d’entre eux sont métastasés dès le diagnostic. Depuis plus de 10 ans, les thérapies ciblées, anti-VGEF tel le sunitinib (Sutent®) et anti-mTOR tel le temsirolimus (Torisel®) ont amélioré leur pronostic qui reste péjoratif. Une nouvelle thérapie ciblée anti-angiogénique pourrait ouvrir de nouvelles options chez les patients en échec, en première ligne, voire en association à l’immunothérapie. Le cabozantinib (Cometriq®) des laboratoires Ipsen, administré par voie orale, est une petite molécule inhibitrice de la tyrosine kinase qui cible les récepteurs au VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) mais aussi les protéines MET et AXL impliquées dans l’angiogenèse, la croissance et la dissémination métastatique, et qui participent à l’échappement au traitement par anti-VEGF.

Activité après échec sous anti-VEGF

Chez les patients en échec après au moins un premier traitement par anti-VEGF, le cabozantinib fait mieux qu’un anti-mTOR. L’étude de phase III, Meteor, publiée il y a voilà quelques mois, comparant cabozantinib vs évérolimus (Afinitor), en a fait la démonstration. La médiane de survie sans progression est significativement augmentée de près de 40 % (RR = 0,58 : 7,4 mois vs 3,8 mois). à la suite de ces résultats, la FDA puis l’Emea ont délivré une AMM de traitement en seconde ligne après échec d’un anti-VEGF. En France, une AMM de cohorte a été attribuée cet été.

Le cabozantinib plus actif en première ligne qu’un anti-VEGF

Tout récemment un essai de phase II, Cabosun, présenté à l’Esmo, montre que le cabozantinib fait mieux que le sutininib en première ligne dans les formes métastatiques qui ne sont pas de bon pronostic (pronostic intermédiaire : 80 %, mauvais : 20 %). Le taux de réponses objectives est très augmenté (48 % versus 16 %) et le délai avant progression ou décès significativement réduits d’un tiers (RR = 0,69) à vingt mois de suivi. La médiane de survie sans progression test de 8,2 mois versus 5,6 mois. Enfin, les toxicités, importantes dans les deux bras, sont très similaires. « Le bénéfice est retrouvé dans tous les sous-groupes, notamment chez les nombreux sujets avec métastases osseuses », tient à préciser le Pr Toni K. Choueiri (Boston, états-Unis), principal investigateur.
 

Source : symposium des laboratoires Ipsen (ESMO 2016, Copenhague 7-11 oct.)

Pascale Solère

Source : lequotidiendumedecin.fr