Pour les spécialistes de la recherche sur les vaccins contre le VIH, la confirmation de l’existence des anticorps neutralisants à large spectre, et leur place dans l'histoire naturelle de la maladie a été une étape importante. « On sait maintenant que de tels anticorps mettent 18 mois à apparaître, détaille le Pr Jean-Daniel Lelièvre, directeur de l’institut de recherche sur les vaccins et directeur de l'unité physiopathologie et immunothérapie dans l'infection VIH, ils dépendent d’une coévolution du virus et des anticorps produits pour le combattre. » Une solution pourrait donc être un vaccin séquentiel avec des antigènes correspondant au 4 à 5 cycles d’évolution du virus après l’infection. « On pourrait déjà utiliser ces anticorps tels quels pour des immunisations ponctuelles dans le cadre de nouvelles formes de prophylaxie pré-exposition », ajoute le Pr Lelièvre.
Les développements en cours se poursuivent également. Lors du congrès de lAS, en juillet, le Pr Dan Barouche, du centre de virologie et de recherche vaccinale rattaché à l'école médicale de Harvard avait présenté des résultats intéressant d'un vaccin mosaïque de Janssen : une protection de 94 % contre une première tentative d'infection chez le macaque, et de 66 % contre 6 tentatives répétées. Des résultats préliminaires chez 400 volontaires humains ont également montré la capacité du vaccin à provoquer une forte production d'IgG ciblant les protéines virales gp140 et Env.
Les membres du consortium EHVA (alliance européenne pour le vaccin VIH) travaillent quant à elle sur les 2 vaccins thérapeutiques MVA HIV B et GTU-MultiHIV B. « L'association de ces deux traitements est très immunogène, et nous espérons qu’ils vont permettre à des malades de contrôler leur infection sans traitement », détaille le Pr Lelièvre. Un essai sur 150 volontaires commencera en 2018.
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