Troubles anxieux, burn-out...

Des bienfaits démontrés dans les pathologies psychiatriques

Publié le 18/01/2016
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Dans l'étude SPECTh, 70 % des patients étaient des femmes

Dans l'étude SPECTh, 70 % des patients étaient des femmes
Crédit photo : PHANIE

Les pathologies psychiatriques, et en particulier les troubles anxiodépressifs et le burn-out, sont au centre des préoccupations des médecins thermaux aussi, tant leur incidence a cru : 41 % des salariés se disent stressés. Or, le stress, lorsqu’il se prolonge, facilite la survenue d’un trouble anxieux.

Ainsi, « le burn-out, qui traduit un épuisement dans un contexte professionnel, débute par une anxiété envahissante, explique le Dr Olivier Dubois. Il se manifeste par une angoisse, la peur de ne pas y arriver, une perte de motivation, une fatigabilité, puis, quand il se complique, par des phobies, des conduites addictives, voire une dépression, plus volontiers chez des personnes perfectionnistes et/ou hypersensibles. »

Sur ce terrain, les soins thermaux induisent une grande détente qui autorise le lâcher prise, l’anxiolyse et la reprise d’un sommeil réparateur. Le temps de la cure, trois semaines, est suffisamment long pour « sortir du cadre »… À cela, s’ajoute la prise en charge médicale, tous les soignants étant centrés sur la santé mentale du patient. La cure exerce un effet global et durable sur les symptômes physiques et psychologiques (fatigue, inquiétude, projection dans l’avenir, etc.).

Une première étude, Stop-TAG

La première étude, Stop-TAG (Suivi du Thermalisme à Orientation Psychosomatique dans le Trouble Anxieux Généralisé), comparait le traitement thermal à un médicament psychotrope de référence du trouble anxieux, la paroxétine. À 2 mois, soit 5 semaines après la fin de la cure, l’on notait une différence de 44 % en faveur de la cure sur le niveau d’anxiété et la composante dépressive, une efficacité mesurée sur les différents critères d’évaluation du trouble anxieux. À 6 mois, deux tiers des patients traités initialement par la cure restaient améliorés de près de 50 %.

Autre travail conduit en établissement thermal, SPECTh (Sevrage de Psychotropes par Education psychothérapique en Cure Thermale), qui évaluait l’efficacité de la cure pour le sevrage des benzodiazépines (BZD). Les 70 patients, en majorité des femmes (78 %), de 54 ans d’âge moyen, prenaient des BZD depuis plus de trois ans pour 80 % d’entre eux. Au 3e comme au 6e mois, 43 % des patients ont arrêté complètement les BZD ; au 6e mois, 80 % ne prenaient plus du tout de BZD ou avaient réduit d’au moins de moitié leur consommation, le sentiment de dépendance évoluant naturellement en proportion.

Les meilleurs candidats à l’arrêt étaient paradoxalement les plus anxieux et les plus dépressifs à l’initiation de la cure. « Le sevrage est donc possible, en cure, dans un établissement spécialisé. Il peut s’accompagner d’une amélioration de l’état anxieux, y compris pour les personnes les plus en difficulté », résume-t-il.

Enfin, « un programme, PACThe, d’Accompagnement et de réhabilitation post-thérapeutique pour les femmes en rémission complète de leur Cancer du sein en milieu Thermal, a fait la preuve de son efficacité, spectaculaire dès 15 jours de cure, souligne le Dr Dubois, notamment sur la qualité de vie et du sommeil, les scores d’anxiété et de dépression, l’activité physique et le contrôle pondéral ». Les soins thermaux, quatre soins quotidiens, sont ici associés à un suivi nutritionnel (menus équilibrés, consultations diététiques, etc.), un programme d’entraînement physique (renforcement musculaire, marche, vélo, réhabilitation, etc.) et un soutien psychologique (sophrologie, groupes de paroles, etc.).

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9463