Chose promise, chose due. Fin novembre, le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) s'y était engagé pour 2018… Depuis le 1er janvier, un numéro unique d'entraide, le 0826 000 401, est officiellement ouvert et dédié aux praticiens et internes en difficulté.
Instaurée à l'initiative de l'Ordre et de l'Association d'aide professionnelle aux médecins et soignants (AAPMS), cette plateforme d'appel (gratuit et confidentiel) vise à « renforcer l'écoute et l'assistance des médecins et internes en souffrance », dans le respect du secret professionnel.
Disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le dispositif permettra d'orienter l'appelant vers des associations d'entraide, des établissements de soins partenaires, le conseil départemental de l'Ordre où est inscrit le praticien ou « toute autre structure utile ». L'Ordre insiste sur le respect du libre choix par le médecin de sa prise en charge.
Première étape
L'AAPMS, qui gère cette plateforme financée par le CNOM, n'avait pas encore recensé d'appels depuis le début de cette semaine. C'est elle qui chargée de former les 37 psychologues répondant aux appels. « Le fait que ce numéro soit porté par l'Ordre a une forte valeur symbolique, souligne le Dr Éric Galam, médecin coordonnateur de l'AAPMS. Depuis dix ans, les choses ont gagné en maturité et nous avons enfin les moyens de traiter la souffrance des médecins à la mesure de son ampleur. »
Le lancement de ce numéro se veut « la première étape » vers un dispositif plus large, précise le Dr Galam. Plusieurs associations de prise en charge des médecins vulnérables devraient se fédérer prochainement pour mener des actions communes. À terme, la plateforme s'adressera à tous les soignants.
L'entraide, ajoute le Dr Patrick Bouet, est une mission constitutive de l'Ordre des médecins qui « doit être entendue au sens large : outre l'attribution de secours financiers, elle comprend un soutien psychologique, organisationnel et juridique, un accompagnement professionnel et social, mais aussi une facilitation d'accès aux soins ».
Cette plateforme s'ajoute toutefois à un autre numéro existant, celui de l'association Soins aux professionnels de santé (SPS), lancé l'an dernier et déjà ouvert à tous les professionnels de santé. Selon cette association, plus de 1 800 appels ont été reçus en un an, majoritairement des infirmiers et des médecins. L'épuisement professionnel se classe en tête des motifs de recours (26 %), devant les demandes d'orientation (12 %), les conflits avec la hiérarchie (11 %), la dénonciation des conditions de travail et les problèmes de santé (7 %).
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