Révélée par « Le Quotidien », la plainte ordinale du ministère de la Santé contre trois membres du Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux (SNMRH) a fait réagir le monde médical, qui dénonce une atteinte à la liberté syndicale.
Le SNMRH est accusé par le ministère d'avoir porté atteinte à la continuité des soins après avoir publié, en mars dernier, une « liste noire » des hôpitaux qui plafonnent la rémunération des médecins intérimaires. Sa présidente Lynda Darrasse a reçu fin octobre une plainte émanant du ministère, demandant à son encontre une suspension temporaire d'exercice de trois mois.
En « solidarité », l'UFML-Syndicat demande à être également attaqué pour avoir publié en juillet une carte des lieux « où il ne faut pas s'installer ». La FMF condamne « une pratique d’un nouveau genre », « indigne » d’un pays démocratique.
À l'hôpital, le SNPHARe estime que cette demande de condamnation est « un non-sens ». Le syndicat de praticiens hospitaliers considère qu'une telle attitude du ministère est « inacceptable ». Il demande à Agnès Buzyn de retirer sa plainte « et de réaffirmer publiquement la liberté d’expression syndicale ». Action praticiens hôpital estime quant à lui quant à lui que poursuivre des médecins « n'est pas une solution pour améliorer l'attractivité des carrières médicales ».
Le Dr Lynda Darrasse dispose d'un mois pour produire un dossier de défense avant une éventuelle réponse du ministère attendue pour l'été 2019.
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