Le quinquennat 2017-2022 aura été celui du grand chantier pour les études de santé. Après la réforme du 3e cycle lors du précédent, le gouvernement Macron a décidé de tout changer pour le 1er et le 2e cycle. Ma santé 2022 a donc initié le big bang des études médicales. Objectifs : diversifier les profils des futurs médecins, éviter le gâchis humain, former plus de médecins, sortir du bachotage bête et méchant et d’un système maltraitant…
Tout un programme qui s’est d’abord concrétisé par la réforme du 1er cycle. Mise en place pour sa première année transitoire à la rentrée 2020, elle a mis fin au numerus clausus, à la première année commune aux études de santé (Paces) et au redoublement. À la place, deux voies : la filière Pass (Parcours accès santé spécifique) et les L.AS (licences d’accès santé), licences dans un autre domaine avec une mineure santé. La mise en place aura été compliquée. Le gouvernement aura été obligé, prié par le Conseil d’État, de procéder à des mesures rectificatives. Pour les études de médecine, la réforme aura malgré tout permis d’augmenter de 14 % le nombre de places en deuxième année, pour cette première année de mise en place.
La réforme du 2e cycle, d’aussi grande ampleur, a entériné la fin des épreuves classantes nationales (ECNi). Elle laisse plus de places à l’évaluation des compétences et à la valorisation du parcours de l’étudiant. Elle réduit aussi l’aspect couperet des ECNi et du classement unique en mettant en place un système d’appariement qui donnera lieu à 13 classements selon des groupes de spécialité. Sa mise en place aura été tout aussi chaotique, les arrêtés arrivant en retard et au compte-gouttes. Elle se déploiera réellement lors de ce nouveau quinquennat puisque les dernières ECNi auront lieu en 2023 et que les étudiants qui ont démarré leur externat en septembre 2021 sont les premiers à le faire sous ce nouveau régime du 2e cycle.
➔ Ce qu’il reste à faire Pour ce quinquennat, la plupart des chantiers ne sont donc pas à ouvrir mais déjà en cours. Quelques dossiers pourraient néanmoins faire partie des priorités, et notamment celui de la 4e année d’internat en médecine générale. Prévue par les textes, elle a longtemps divisé. Mais le candidat Emmanuel Macron a annoncé son intention de la mettre en place. Au-delà de l’aspect formation, l’objectif est aussi d’inciter les jeunes généralistes à la réaliser dans les zones sous-dotées, avec une meilleure rémunération et un accompagnement sur le logement.
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