Dès le lendemain de la signature du protocole d’accord par les partenaires conventionnels, « le Parisien » (édition du 24 octobre) consacrait sa « Une » – puis deux pleines pages – à l’événement.
Le titre choisi par nos confrères ? « Médecins : va-t-on payer plus cher ? » – en guise de réponse, c’est le député (
UMP)
Yves
Bur qui s’y collait pour faire valoir, dans un mixte de l’avenant n°8 et du
PLFSS en première lecture à
l’Assemblée, que d’une manière ou d’une autre, il allait bien falloir
« que quelqu’un paie la facture ».
L’explication de texte délivrée par la suite dans les médias « grand public » s’est volontiers limitée, ainsi qu’entendu jeudi sur i-télé (voir notre
zap santé), à l’idée suivante :
« Désormais, une consultation chez un spécialiste ne devrait pas dépasser 70 euros. » Rares sont ceux qui se sont risqués à un démontage pédagogique de l’usine à gaz.
Finalement, via leurs associations, ce sont les usagers eux-mêmes qui se sont lancés dans le décryptage. Avec fracas.
Très en verve sur le sujet, le
CISS a
dégainé dès jeudi dans « Libération » qui a publié une interview de son directeur, Marc
Morel. Dans ce texte, évoquant un accord
« complètement illisible » qui
« ne régule rien », Marc
Morel accusait même les partenaires conventionnels d’avoir négocié
« dans le dos des usagers ». Le repère de 150 % pour les dépassements ?
« Un faux plafond », s’indignait-il aussi.
Le message s’est musclé encore le lendemain avec la publication par le même
CISS allié pour la circonstance aux accidentés de la vie de la
FNATH et aux associations familiales de
l’UNAF, des résultats d’un sondage sur les dépassements.
Réalisée les 22 et 23 octobre par
Vivavoice, alors que les termes de l’accord n’étaient pas encore connus,
cette enquête laisse penser
a posteriori que les négociateurs ont tout faux du point de vue des patients : les Français y jugent par exemple que c’est à partir de 50 % (au lieu de 150 % dans l’accord) au-dessus du tarif de la Sécurité social qu’un dépassement est abusif ; ils s’y montrent favorables à la disparition du secteur
II...
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