Revisiter les traumatismes de la cheville

La syndesmose tibio-fibulaire, aussi

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Publié le 03/11/2020
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Les traumatismes de la cheville ne concernent pas que les malléoles : la syndesmose tibio-fibulaire peut aussi en être affectée, et pas seulement dans des cas particuliers Weber B ou C. Passer à côté explique les échecs fonctionnels secondaires.

Les fractures et entorses de la cheville font partie des atteintes traumatiques les plus fréquemment rencontrées en pratique quotidienne.

La cheville, ou articulation tibiotarsienne, est la zone de transition du squelette jambier vertical à celle du pied, s’adaptant à l’horizontalité du sol. Cette jonction, à la fois solide et vulnérable, tire ses qualités de l’emprise de la pince bimalléolaire sur l’os sommet du pied, le talus ou astragale. La stabilité de tenue de cette pince tient à la fois à l’intégrité de ses deux mors osseux, les malléoles, et à au maintien de la solidarité entre les extrémités distales tibiale et fibulaire au sein d’une syndesmose, articulation rudimentaire, très serrée par les ligaments la chevauchant.

Il était admis que seules certaines configurations de fractures malléolaires ou d’entorses, endommageaient également, par leurs lésions ligamentaires propagées, la solidarité de cette syndesmose tibiofibulaire distale. À l’analyse approfondie il s’avère que cette articulation, certes peu mobile, est plus à risque d’être compromise que l’on ne croyait initialement.

La cause d’instabilités persistantes

Manquer une lésion de la syndesmose tibiofibulaire distale conduit à une instabilité de la cheville et une arthrose précoce. Dans notre société où la pratique du sport est importante et où les lésions concernent une population jeune, il convient dès lors de savoir les détecter.

L’examen clinique, les bilans d’imagerie mais surtout les manœuvres dynamiques sont essentiels pour en affirmer le diagnostic. Ces manœuvres sont également praticables en cours d’intervention lorsque les lésions relèvent d’une ostéosynthèse.

Face à une instabilité, la stabilisation de la syndesmose s’impose mais il faut être attentif d’en assurer la réduction anatomique sous peine de la fixer en position vicieuse et conduire à l’échec. Une compréhension claire de la biomécanique cruciale de cette articulation et une vigilance accrue des praticiens doivent permettre de prévenir des instabilités persistantes sous-diagnostiquées, qui ont un retentissement fonctionnel important chez des patients jeunes et actifs.

D’après la Conférence d’Enseignement Sofcot 2020 du Pr Olivier Cornu

Pr Charles Msika

Source : Le Quotidien du médecin