Ensemble des théories et techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine, l’intelligence artificielle (IA) est polymorphe. En orthopédie, le chirurgien peut-il vraiment être remplacé par une machine ? Il faudra en premier lieu pour s’intégrer dans cette discipline que l’IA fournisse une intelligence clinique, à la hauteur de ce qu’exige l’activité de l’orthopédiste. Celle qui lui permet de s’adapter à chacune des situations différentes qu’il rencontre auprès de ses patients, avec sa part de subjectivité. Cette intelligence réelle du quotidien est diagnostique, à travers l’examen physique et les examens complémentaires, toujours plus précis. Elle est aussi procédurale, à travers le geste opératoire, les instruments et les implants développés, toujours plus perfectionnés et sophistiqués dans leur utilisation. Elle est enfin scientifique, dans l’évaluation et l’interprétation des résultats de ses opérations.
Des expérimentations prudentes
Une utilisation impartiale de l’IA ne souffre pas d’a priori. Des machines réalisent des calculs et obtiennent des résultats bruts. Les algorithmes utilisés ne sont pas neutres. Ils reflètent l’orientation choisie de ceux qui les ont conçus, souvent des scientifiques non médicaux, et encore moins orthopédistes, avec les biais potentiels alors engendrés par ces choix. Par conséquent, il apparaît fondamental de contrôler la façon dont ces machines seront alimentées, programmées, et ce que l’on pourra faire des résultats obtenus.
D’après la conférence d’enseignement SoFCOT 2020 coordonnée par le Pr Julien Berhouet (CHRU Tours) avec les Pr et Dr Stéphanie Allassonnière (Paris), Dr Mikaël Chelli (Nice), Dr Nor-Eddine Regnard (Paris), Dr Pierre Abadie (Bordeaux), Pierre Jannin (Rennes), Jean Chaoui (Paris), Guillaume Dardenne (Brest), Pr Nicolas Reina (Toulouse), Alexandre Tronchot (Rennes), Nesrine Benyahia (Paris)
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