L’aspect clinique de la dermatite allergique de contact des mains varie selon sa topographie, son étiologie et sa chronologie. Il s’agit d’abord d’un eczéma aigu avec érythème, papules et vésicules. Généralement, cet eczéma débute au dos des mains ou des doigts mais peut être interdigital. Quand il affecte les paumes, il peut prendre l’aspect d’une dysidrose. Les lésions sont classiquement mal délimitées. Le prurit est souvent très important. Les vésicules laissent sourdre un suintement qui fera rapidement place à des croûtelles. Une infection est possible.
La variété « sèche » est le plus souvent chronique. Les paumes et les pulpes digitales sont souvent atteintes. L’eczéma des extrémités digitales s’accompagne régulièrement de lésions dystrophiques des ongles. Les lésions sont toujours mal délimitées et prurigineuses. Des crevasses peuvent apparaître. Cet eczéma sec peut évoluer vers un véritable eczéma lichénifié très prurigineux et souvent chronique. L’aspect peut prendre également une forme « kératodermique » avec hyperkératose sèche et fissuraire s’accompagnant de vives douleurs et d’impotence fonctionnelle.
La distinction entre une dermatite de contact allergique et une dermatite irritative voire une dermatite atopique n’est pas toujours évidente d’autant que diverses étiologies peuvent être impliquées. « Le diagnostic clinique d’une dermatite allergique de contact des mains, insiste le Dr Dominique Tennstedt, doit faire appel impérativement à deux critères : une anamnèse fouillée et la réalisation de tests épicutanés. Les lésions bien limitées sont un signe important en faveur d’une étiologie irritative, poursuit-il, de même que leur aspect craquelé. Mais dans le doute, il faut tester. Surtout devant une pulpite car cliniquement il n’y a pas de différence entre une pulpite allergique et une pulpite d’irritation ».
D’autres diagnostics doivent être évoqués : l’eczéma nummulaire, la dermatite atopique, l’eczéma hyperkératosique palmaire, le psoriasis, une dermatophytie, un lichen plan ou encore la gale. Tout en sachant que plusieurs pathologies peuvent co-exister…
Les tests épicutanés sont incontournables. Théoriquement, ils ne peuvent être réalisés qu’après la guérison de l’eczéma. « Il est raisonnable, précise D. Tennstedt, de réaliser au minimum la batterie européennne standard selon l’European environnemental and contact dermatitis research group adoptée en France par le Groupe d’études et de recherches en dermato-allergologie. Selon les cas, d’autres tests doivent être effectués. Mais la négativité des tests ne permet pas toujours d’éliminer une dermatite allergique de contact. Il existe aussi des réactions croisées potentielles qu’il faut connaître ».
Communication du Dr Dominique Tennstedt, cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles
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