Augmentation de la couche cornée de l’épiderme secondaire à une inflammation locale due à des agressions répétées, l’hyperkératose signe souvent une hyperpression en regard d’une saillie osseuse. Chez le diabétique, elle témoigne des contraintes mécaniques liées elles aussi à l’hyperpression plantaire, et est 10 fois plus fréquente que dans la population générale. En cause, la neuropathie et ses trois composantes, l’anesthésie thermalgique qui s’accompagne d’une tolérance paradoxale à la douleur, l’atteinte motrice et végétative, source de sécheresse cutanée, et l’arthropathie diabétique, où la perte de mobilité articulaire aggrave et fixe les points de pression.
L’hyperkératose entraîne une réaction inflammatoire des tissus mous, un exsudat sous-jacent avec effet de cisaillement, une souffrance tissulaire aboutissant à la rupture de la barrière cutanée, avec à terme une évolution vers le mal perforant plantaire. En présence d’un ulcère avéré, l’hyperkératose limite la cicatrisation.
Une surinfection est toujours possible, avec le classique doigt en saucisse, puis l’ostéoarthrite qui marque le début du problème des récidives. La prise en charge est double : suppression de la pression par la mise en décharge de la plaie, repos et appareillage et détersion mécanique au bistouri, complète et répétée afin d’obtenir un tissu sain périlésionnel et de réduire les pressions de 30 % environ.
« Le dépistage et la prévention sont essentiels », a insisté le Dr Martini. La prévention fait appel à une réduction et meilleure répartition des pressions grâce à des orthèses et orthoplasties, à une détersion itérative
D’après la communication du Dr Jacques Martini, Toulouse.
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