La prise en charge des patients diabétiques a profondément évolué dans le temps, avec notamment l’adoption d’une approche préventive multifactorielle visant à réduire le risque cardiovasculaire. Pourtant, l’impact de ces stratégies a été peu étudié, et seules quelques études de cohorte ont pu montrer un déclin de la morbimortalité cardiovasculaire chez des diabétiques ayant déjà une MCV patente. Ainsi, les données sur les patients diabétiques nouvellement diagnostiqués et indemnes de MCV font défaut. Ce constat a conduit une équipe danoise à réaliser une étude de cohorte nationale, incluant plus de 211 000 diabétiques qui ont été comparés à 1 140 000 sujets contrôles (population générale, appariée pour l’âge et le sexe). Les diabétiques de type 2 âgés de moins de 30 ans et ceux ayant une MCV ont été exclus de l’analyse.
Premier enseignement de ce vaste travail : l’augmentation progressive des diagnostics de diabète, qui sont passés de 39 710 entre 1996 et 1999 à 71 963 entre 2008 et 2011, et la baisse de l’âge moyen des diabétiques nouvellement diagnostiqués, passé de 62,7 ans à 61,2 ans au cours de ces deux mêmes périodes.
Baisse de 40 % de la mortalité
L’incidence cumulée des infarctus du myocarde (IDM) sept ans après le diagnostic a elle aussi baissé, de 6,8 % pour la période 1996-1999 à 2,8 % pour les sujets diagnostiqués entre 2008 et 2011. L’excès d’IDM chez les diabétiques par rapport à la population générale a ainsi fortement diminué, de 3,2 % à 0,6 %.
La mortalité à sept ans a elle aussi été fortement réduite : de 28,8 % pour les patients diagnostiqués entre 1996 et 1999 à 16,6 % pour ceux diagnostiqués entre 2008 et 2011. Certes, elle a également diminué dans la population générale, mais de façon moindre que chez les diabétiques. Au total, le différentiel qui était de 9,7 % a été réduit à 4,5 %.
Plus de prescriptions médicamenteuses
L’étude s’est aussi intéressée à l’évolution de la prise en charge à travers la prescription de médicaments à visée cardiovasculaire, qui a régulièrement augmenté au fil du temps. Ceci est particulièrement net pour les statines, dont le taux de prescription de 5 % environ pour les diagnostics faits entre 1996 et 1999, est passé à près de 60 % entre 2008 et 2011. Pour les IEC, ces chiffres étaient respectivement de 20 % et 35 % environ.
Du fait du caractère observationnel de cette étude, il n’est pas possible de déterminer précisément les facteurs à l’origine de cette amélioration très nette du pronostic des sujets diabétiques, et notamment de faire un lien de causalité avec le recours plus large aux médicaments à visée cardiovasculaire.
Des progrès sont espérés pour les années futures, grâce à une encore meilleure prise en charge des patients dans leur globalité, la mise à disposition de nouvelles molécules et une plus grande implémentation des règles hygiénodiététiques.
D’après la communication de la Dr Christine Gyldenkerne (Danemark)
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