Les complications du syndrome des jambes sans repos

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Publié le 22/04/2022
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Crédit photo : phanie

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), ou maladie de Willis-Ekbom, est une pathologie neurologique fréquente. En Médecine physique et de réadaptation (MPR), le SRJR est pris en charge après un accident vasculaire cérébral (10 à 20 % des cas), une lésion médullaire (20 à 30 %), une poliomyélite (40 %) ou au cours d’une sclérose en plaques (30 à 40 %) ou d’une maladie de Parkinson.

Le traitement pharmacologique est réservé aux symptômes sévères. Il repose sur les opiacés dans les SJSR résistants aux autres molécules avec syndrome douloureux intense, les alpha 2 delta ligands (prégabaline, gabapentine) en cas d’insomnie sévère ou de contexte anxieux ou hyperalgique, les agonistes dopaminergiques dans les formes très sévères.

Le SJSR est associé à de redoutables complications à long terme. La morbimortalité cardiovasculaire (CV) est augmentée du fait de l’absence de baisse de la pression artérielle nocturne, des facteurs de risque souvent associés et de l’âge. Elle est aussi liée à l’obésité, au diabète, à l’hypertension artérielle et au tabagisme, qui devront être pris en charge avant tout traitement. Les infarctus du myocarde ont une incidence élevée. Par contre, les traitements du SJSR permettent de réduire ce risque CV.

Dix fois plus fréquentes, les manifestations dépressives sont favorisées par le sexe féminin, le jeune âge, l’insomnie et l’impulsivité. Le risque de pensées suicidaires est multiplié par trois et essentiellement lié à la dépression, la sévérité du SJSR et l’impulsivité.

Le syndrome d’augmentation est une des complications les plus sévères du SJSR. Il est d’origine iatrogène et survient uniquement sous agonistes dopaminergiques. Le risque est majoré par les fortes posologies, le traitement au long cours, mais aussi par la carence martiale, l’âge avancé ou les comorbidités. Il se caractérise par l’aggravation des symptômes, avec une augmentation de leur sévérité, et un horaire de survenue plus précoce dans la nuit.

Un consensus français sur la prise en charge du SJSR est paru en 2019, sous l’égide de la Société française de recherche et médecine du sommeil (1).

(1) https://www.sfrms-sommeil.org

Dr Maia Bovard Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin