LES ROBOTS de membres supérieurs sont très récents. Ils ont pour but d’améliorer la fonction, mais n’ont encore que très peu de validation, d’où un projet national d’évaluation d’un système mécanisé (sans moteur) et déjà commercialisé. Il doit être testé auprès d’une population de 220 patients victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), ayant conservé un peu de mobilité active et en phase de récupération (de 3 semaines à 3 mois post AVC). Chez ces patients, pris en charge de façon habituelle, on propose en plus, soit de travailler à l’aide du robot, soit de réaliser des exercices d’auto rééducation en séance. L’étude, initiée par le CHU de Brest, est financée pour un montant global de 1 500 000 euros, dans le cadre du programme STIC (soutien aux technologies innovantes et coûteuses), ce qui permet l’achat de matériel, un robot Arméo (Hocoma) coûtant environ 60 000 €. Débutée il y a un an, prévue sur trois ans (deux ans de recrutement, un an de suivi), elle devrait se prolonger pour atteindre le nombre d’inclusions nécessaire. 21 centres répartis sur toute la France y participent : essentiellement des CHU, mais aussi 3 centres de rééducation privés.
Intensification du traitement.
« Nous essayons de voir, dans un premier temps, si le fait de mettre en œuvre une rééducation avec ce type d’outil permet de la faciliter, notamment par le biais d’une intensification de traitement qui ne serait pas possible avec des professionnels (trop peu de kinésithérapeutes disponibles). Aujourd’hui, les robots de membres supérieurs améliorent la motricité, mais pas la fonction, qui dépend probablement d’autres variables. Par exemple, les robots peuvent aider le bras à mieux bouger, mais ce n’est pas forcément suffisant pour permettre de porter une tasse à sa bouche. Le même constat a été fait avec les robots de marche : ils améliorent le nombre de patients marchant, mais pas la performance de marche (les patients « marcheurs » ne vont pas plus vite, ni plus longtemps). Le robot ne fait donc pas mieux que le kinésithérapeute. Il arrive néanmoins à mettre debout un plus grand nombre de personnes », précise le Pr Rémy-Néris (Brest). Ainsi, il n’est pas certain que l’étude menée montre qu’en augmentant le temps de prise en charge, on obtienne vraiment un plus sur le plan fonctionnel. En revanche, comme il y a peu de temps de mobilisation du thérapeute, le robot permet au patient de travailler seul et donc, à un seul kinésithérapeute, de gérer plusieurs malades à la fois, ce qui n’est déjà pas si mal. Enfin, le robot joue un rôle non négligeable sur le moral des patients du fait de son aspect ludique. Les résultats de l’étude sont attendus en 2014…
D’après un entretien avec le Pr Olivier Rémy-Néris, CHU Brest.
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