VIH : les discriminations au travail, nombreuses, doivent être combattues

Publié le 25/07/2012

Malgré les progrès accomplis, beaucoup de personnes vivant avec le VIH restent en butte à une forte discrimination qui entrave ou limite leur accès à l’emploi, selon un nouveau rapport diffusé par le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH durant la Conférence internationale sur le sida. L’étude réalisée avec le soutien de l’Organisation internationale du travail (OIT) brosse l’incidence des stigmatisations et de la discrimination liées au VIH dans le monde du travail.

Les pratiques discriminatoires envers les personnes vivant avec le VIH consistent notamment à leur refuser l’entrée sur le marché du travail, à les contraindre à changer d’emploi, voire les licencier.

Au Nigeria, jusqu’à 45 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient perdu leur emploi ou leur source de revenu au cours des 12 derniers mois du fait de leur séropositivité. Au Kenya, jusqu’à 28 % des personnes interrogées ont indiqué que la nature de leur travail avait été modifiée ou leur promotion refusée à cause de leur séropositivité.

Le rapport, qui parle aussi de comportements discriminatoires persistants de la part des employeurs et des collègues de travail, utilise des données extraites de l’Index de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH 2009-2011 concernant neuf pays situés dans quatre régions : Kenya, Nigeria et Zambie (Afrique subsaharienne), Estonie et Pologne (Europe orientale), Malaisie et Philippines (Asie-Pacifique), et Argentine et Mexique (Amérique du Sud). « Même si l’Index de la stigmatisation ne couvre qu’un nombre limité de pays », le rapport montre cependant « qu’il faut mieux protéger les droits des personnes vivant avec le VIH dans le monde du travail », explique Alice Ouedraogo, directrice du Programme de l’OIT sur le VIH/sida et le monde du travail. « Dans leur grande majorité, les personnes vivant avec le VIH peuvent et veulent travailler. Nier leur droit au travail ne présente aucun intérêt, mais au contraire prive les États d’un capital social, cause un tort indescriptible aux individus et déstabilise les familles, les communautés, les entreprises et les économies nationales », conclut le rapport.

S. H.

Source : lequotidiendumedecin.fr