Face à un comportement étrange, délirant, une confusion, une agitation, les urgentistes ne doivent pas hésiter à solliciter le psychiatre pour avis. Lorsqu’il s’agit d’un premier épisode, l’entourage ne sait pas de quoi il retourne, mais peut remarquer des symptômes. « Un premier entretien est mené avec le patient seul s’il s’agit d’un adulte, puis la famille est vue avec lui, lorsque c’est possible. Si le patient est délirant, une hospitalisation peut être envisagée et, en attendant, des anxiolytiques lui sont prescrits. Sinon, il est possible de débuter un traitement neuroleptique avec une consultation à distance, sauf s’il a pris de la drogue et qu’il n’y a plus d’élément délirant à distance, auquel cas ce n’est pas nécessaire », précise la Dr Camille Matot, psychiatre hôpital Lyon Sud.
Le piège chez les patients âgés
La confusion chez le patient âgé demande un examen somatique au préalable. « Le psychiatre peut néanmoins être appelé pour avis en cas de propos délirants ou d’idées de suicide associées, ou de pathologie psychiatrique déjà connue. Chez la personne âgée, il est vraiment rare qu’il y ait besoin d’une prise en charge psychiatrique seule, sans prise en charge somatique associée, raison pour laquelle l’urgentiste et le gériatre sont souvent associés à la prise de décision », poursuit la Dr Matot.=
Agitation : un problème récurrent
Enfin, devant une personne très agitée, la désescalade verbale est primordiale : « il s’agit de parler avec la personne pour comprendre ce qu’il se passe, en étant calme et empathique afin de l’apaiser. L’agitation n’est pas toujours psychiatrique : il peut s’agir d’une simple intolérance à la frustration. Néanmoins, si cette approche relationnelle ne suffit pas à l’apaiser, il est possible de donner un traitement anxiolytique. Si rien ne fonctionne et que la personne est en proie à une agitation, avec danger imminent pour lui ou pour les autres, cela peut aller jusqu’à la contention, en dernier recours avec un traitement anxiolytique : neuroleptique type Tercian ou Loxapac ou benzodiazépine », indique la Dr Matot.
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