Réforme du troisième cycle : les internes maintiennent la pression sur le gouvernement

Par
Publié le 03/04/2017

Crédit photo : S. Toubon

L'Intersyndicat national des internes (ISNI) devait rencontrer ce lundi la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère de la Santé) pour dresser un bilan d'étape des futures maquettes de spécialité dans le cadre de la réforme du troisième cycle.

Le 31 mars, les internes d'hépato-gastroentérologie étaient en grève pour réclamer un allongement de la durée de leur diplôme d'études spécialisées (DES). Les anesthésistes-réanimateurs se sont eux aussi mobilisés. Ils dénoncent la méthodologie employée pour définir le nombre de postes ouverts dans leur future spécialité et celle de la médecine intensive-réanimation (MIR).

Dans ce contexte tendu, les représentants des villes et des spécialités de l'ISNI se sont réunis samedi 1er avril lors d'une assemblée générale extraordinaire. Le bureau devrait trancher ce mardi 4 avril sur une éventuelle entrée en grève nationale des internes, au terme d'un vote dématérialisé. « Les nombreuses modifications non concertées des projets de maquettes des spécialités ont été un premier point d’inquiétude. Mais c’est surtout le refus de toute concession envers certains points critiques et la menace de la perte d’un an d’internat pour des arguments non pédagogiques qui ont ébranlé les internes », rappelle ce lundi le syndicat dans un communiqué.

Mois d'avril décisif mais concertation en cours

Dans un point d'étape détaillé sur les travaux de finalisation de la réforme, dont « le Quotidien » a pris connaissance, les ministères concernés (Santé et Enseignement supérieur) assurent que la rédaction des maquettes pédagogiques avance pour chaque spécialité. Des réunions de concertation sont programmées cette semaine. Une présentation devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) et la Commission nationale des études de maïeutique, de médecine, d'odontologie et de pharmacie (CNEMMOP) est « prévue mi-avril », stipule ce document qui insiste sur la concertation à poursuivre avec les représentants des internes « de chaque spécialité ». Les versions qui circulent ne sont pas encore des versions définitives, peut-on lire.   

« Les cabinets des ministres ont rappelé que la réforme du troisième cycle a été relancée en 2013 avec l'indication de ne pas allonger la durée des études. Toutefois, les cabinets ont rappelé que les maquettes étaient révisables annuellement, y compris sur la durée de la formation », insiste encore le ministère. 

Quant au cas particulier sensible de l'anesthésie-réanimation et de la médecine intensive-réanimation (MIR), le point d'étape ministériel fait valoir que les échanges relatifs au futur exercice dans ces spécialités « n'ont pas de lien direct avec la réforme du troisième cycle ».

Le calendrier est serré. A l'heure où plusieurs spécialités affichent leur inquiétude sur les maquettes, et où les doyens et responsables universitaires exhortent le gouvernement à ne pas suspendre cette réforme, les ministères attirent l'attention des acteurs sur « les contraintes de temps liées à l'entrée en vigueur de la réforme à la rentrée 2017 ».


Source : lequotidiendumedecin.fr
Sommaire du dossier