Le conseiller santé d’Éric Zemmour est le Dr Alain Durand, président du Conseil de l’Ordre régional des chirurgiens-dentistes d’Occitanie et chargé d’enseignement à la faculté de Toulouse. Il assure au Généraliste s’être engagé très vite, dès que le journaliste a dit vouloir se présenter, et a monté un pôle de travail de 180 personnes qui inclut « pharmaciens, kinés, infirmiers, hospitaliers, dont beaucoup de chefs de service ». Le chirurgien-dentiste dit de son candidat qu’il est « très préoccupé par les questions de santé, mais pas sachant. Il s’est donc entouré de ceux qui bûchent les sujets. Il m’a dit : “Il y a des gens qui sont en train de crever dans les déserts médicaux, trop d’entre eux n’ont pas accès aux soins.” »
Pourtant, son candidat s’est fait entendre sur la suppression de l’Aide médicale d’État (AME). Le Dr Durand assume. « Il y a trop de personnes illégalement sur notre territoire. Nous n’avons pas envie que des gens viennent en France par confort. Mais on les prendra évidemment en charge s’il y a un problème d’accouchement ou un accident. C’est une mission de santé publique. Notre tronc commun, c’est l’humanisme. » L’idéologie anti-migratoire prônée par Zemmour serait-elle influente dans le programme santé ? Le chirurgien-dentiste tempère. « Le gouvernement veut faire entrer 1 200 médecins algériens en France. Mes amis algériens me disent : “Pourquoi les amener en France alors que nous sommes sous-dotés ?” Ils vont gagner plus d’argent en France, certes, mais on fera d’eux des esclaves à l’hôpital. Je trouve ça choquant ! Je n’en veux pas aux immigrés mais au système qui fait d’eux des esclaves. Je suis pour l’aide au développement. »
Constatant que l’accès aux soins est un sujet majeur de la campagne présidentielle, le Dr Durand a quelques propositions. « Nous sommes contre le conventionnement sélectif et la coercition. Nous défendons le conventionnement incitatif : avec une convention différente si le secteur est sous-doté, comme dans les villes moyennes. Nous pourrions mélanger les subventions avec les aides à l’installation et mettre à disposition des locaux, du matériel… » Mais ce n’est pas tout. Éric Zemmour propose d’instaurer, pour les secteurs sous-dotés, des secteurs hospitaliers externalisés, avec quelques spécialités d’urgences comme « les accouchements, les chimiothérapies… », où un médecin-chef de service « sous contrat ou vacataire, voire salarié de l’hôpital » tiendrait le service « avec des internes » et pourrait joindre « par télémédecine les chefs de spécialité », lesquels seraient épaulés par des infirmiers et aides-soignants. Un logement serait également possible pour les internes. Côté financement, le Dr Durand évoque la possibilité pour le privé ou les mécènes de « participer à l’effort national ».
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