AU DÉCOURS D’UN PREMIER ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC), la prévention secondaire repose sur l’identification de sa cause et l’évaluation de l’ensemble des facteurs de risque vasculaire. Il convient ensuite de s’assurer de l’efficacité de leur prise en charge à long terme… Ainsi, la valeur cible de pression artérielle est de 140/90 mm Hg (130/80 pour un diabétique), objectif OMS, sachant que “le plus bas est le mieux“, avec une cible à 130/80 mm Hg qui réduit de 30 % supplémentaires le risque de récidive selon l’étude PROGRESS. Les effets du tabac sur les artères cérébrales sont moins connus que l’infarctus du myocarde, et pourtant… L’arrêt doit donc être total. L’hémoglobine glyquée doit être en dessous de 7 %. Le cholestérol LDL, à moins de 1 g/l et a priori 0,7 g/l en cas de maladie athéromateuse sévère documentée.
« Nous recrutons actuellement en France, pour une étude de niveau de LDL (1 g versus 0,7 g/l) qui permettra de donner un cible plus précise, des patients de ce type (antécédents coronariens, sténose carotidienne ou athérome de la crosse de l’aorte) ayant fait un AVC ou un accident ischémique transitoire (AIT) », prévient le Pr Amarenco. Pour ce qui est de la prise en charge des séquelles motrices, on peut compter sur le kinésithérapeute et l’ergothérapeute à la phase aiguë, moins pour l’entretien à long terme ; l’on doit régulièrement s’assurer que le déficit neurologique soit compensé de façon optimale, que le patient ait vu un rééducateur : une orthèse, une attelle de releveur, une canne anglaise, tripode, un fauteuil peuvent être alors proposés. De la même manière, le patient doit disposer si cela est nécessaire et s’il ne peut tabler sur l’aide d’un conjoint ou de la famille, d’une aide à domicile, pour la toilette, se nourrir, les courses, le ménage. Certains troubles obligent à une consultation avec un spécialiste, qu’il s’agisse d’une spasticité, de troubles vésico-sphinctériens (un rééducateur, pour une évaluation complète et leur prise en charge qui permet de réduire les fuites, évite les complications d’une vessie neurologique) ou de troubles de la déglutition. La rééducation orthophonique d’un AVC aphasique est souvent plus longue et là encore, pour l’interrompre ou la poursuivre, mieux vaut s’adresser au spécialiste, rééducateur ou neurologue, dès 6 mois. « Quelle que soit la difficulté, on peut souvent trouver une solution, rassure le Pr Amarenco, comme déplier un poing spastique grâce à une injection de toxine botulique tous les deux à trois mois, ce qui permet notamment de laver cette main ». Une indication chirurgicale est également une affaire de spécialiste et le patient souffrant de séquelles d’AVC doit avoir au moins une fois la chance d’en consulter ».
Avec le Pr Pierre Amarenco, Chef du service de Neurologie et Centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale, et co-directeur de l’équipe INSERM U-698 «
Liens d’intérêt : Pfizer, Sanofi, Merck, AstraZeneca, Bayer, Boehringer-Ingelheim, Daiichi-Sankyo, Bristol-Myers Squibb, Novartis, Regeneron, Boston Scientific, Saint-Jude Medical
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