Le plus souvent, ces cicatrices se développent après un traumatisme cutané : brûlures, coupures accidentelles, vaccins, lésions d’acné, piercing, tatouage, suture chirurgicale.
Mais alors que la cicatrice hypertrophique s’améliore avec le temps, en moyenne au bout de 2 ans, la cicatrice chéloïde a une évolution imprévisible : dans la majorité des cas, la maturation cicatricielle n’étant jamais obtenue, elle ne s’améliore pas avec le temps et continue à évoluer avec des périodes de stabilisation et d’aggravation allant jusqu’à se développer au-delà des limites de la lésion initiale.
Douloureuses, très prurigineuses et inesthétiques, se présentant sous la forme d’un bourrelet épais et rouge, avec parfois dans le cas des chéloïdes des extensions périphériques en pince de crabes, ces cicatrices sont un motif fréquent de consultation.
Médicales et chirurgicales
La pathogénie des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes reste mal expliquée comme en témoigne l’absence d’une thérapeutique unique totalement efficace. De ce fait, chez les patients à risque (patient à la peau noire, antécédent de cicatrice hypertrophique et/ou chéloïde), le meilleur traitement reste la prévention notamment par la mise en place systématique d’une compression en post opératoire (à l’instar de ce qui est fait dans le protocole de soins des patients brûlés).
Lorsque la cicatrice est constituée, plusieurs traitements médicaux et chirurgicaux sont susceptibles d’être envisagés, le patient étant correctement informé et conscient du risque majeur de récidive (entre 80 et 100% selon les données de la littérature) et du caractère toujours imparfait du résultat obtenu.
- La compression (ou pressothérapie) est un des piliers du traitement médical. Cette méthode consiste à appliquer une pression permanente et mécanique sur la cicatrice afin de limiter les phénomènes inflammatoires locaux, de l’aplanir et de l’assouplir. La compression « asphyxie » en quelque sorte les fibroblastes réduisant ainsi l’hyperproduction du collagène. La durée d’une pressothérapie est d’environ deux ans et est réalisée, selon la localisation de la cicatrice, par des orthèses élastiques (vêtements et gants compressifs) ou rigides (masque facial) adaptés à la morphologie de chaque patient.
- La corticothérapie intra-cicatricielle par infiltrations répétées de la cicatrice est efficace en termes de disparition du prurit, de diminution de l’inflammation et d’amélioration de l’aspect de la cicatrice mais sans véritable disparition de celle-ci. Ce traitement doit être effectué régulièrement toutes les 4 à 6 semaines pendant plusieurs mois.
- Les douches filiformes, qui font partie intégrante de la cure thermale incontournable chez les patients brûlés, sont rapidement efficaces sur le prurit.
- L’application de silicone (plaque ou spray) agirait par un effet hydratant et réduirait l’inflammation et la production de collagène. Cependant, son efficacité est très discutée selon les données de la littérature, et son coût élevé en rend l’observance difficile.
- Le traitement par Laser est un bon moyen complémentaire indiqué dans certains cas.
- La chirurgie de réduction peut parfois être proposée en cas de volume excessif. Pour limiter le risque de récidive, le Dr Sonia Gaucher fait porter systématiquement un vêtement compressif en post opératoire immédiat et fait une injection intra-cicatricielle de corticoïdes retard à 6 semaines.
- La cryothérapie par vapeur d’azote semble donner des résultats intéressants dans les mains de certaines équipes.
- La radiothérapie est un traitement qui doit rester exceptionnel et proposé en dernier recours en raison du risque carcinogène à long terme.
- Le maquillage peut enfin permettre d’estomper certaines cicatrices.
D’après un entretien avec le Dr Sonia Gaucher (Chirurgien Plasticien, Service de Chirurgie Générale plastique et ambulatoire, Hôpitaux Universitaires Paris Centre, Site Port-Royal, Paris)
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