Regrets, regrets éternels, c’est sans doute l’effet secondaire le plus grave d’un tatouage réalisé parfois très jeune -une autorisation écrite des parents est nécessaire pour un mineur, mais elle est souvent “contrefaite“ -, particulièrement quand le résultat est loin d’être à la hauteur des espérances.
Médicalement parlant, le premier risque est infectieux, comme pour toute brèche cutanée ; il est rare puisque le tatoueur désinfecte la “plaie“. Le tatoué est invité à nettoyer le tatouage à la chlorhexidine chaque jour matin et soir, puis à appliquer une pommade grasse (Cicalfate ou Cicabio) pour éliminer les croûtes. Plus préoccupant, le nombre croissant de cas (une dizaine en 2 013) d’infections par une mycobactérie atypique, introduite à la faveur de l’incrustation du pigment (contaminé par l’eau de dilution des encres ou les instruments, décontaminés seulement, puis rincés à l’eau possiblement polluée). Les lésions croûteuses, inflammatoires, ressemblant à de l’eczéma, obligent, après biopsie et culture, à trois mois d’antibiothérapie per os.
Le rouge et le noir
Pour éviter un phénomène de Kœbner, la peau sujette de tatouage doit être intacte, et en particulier indemne de dermatose, type psoriasis ou eczéma, au risque de reproduire une nouvelle lésion aux dimensions du tatouage, et de folliculite (nid à staphylocoques). Il convient encore d’être circonspect en cas de terrain allergique et notamment d’allergies combinées, aux graminées, poussières et poils de chats par exemple. Les allergies au colorant rouge sont les plus fréquentes, le noir étant le moins allergisant. Si allergie à un colorant il y a, la zone tatouée devient inflammée, œdématiée, prurigineuse, par poussées… Un détatouage dans ce contexte expose au risque d’explosion des pigments et donc d’éparpillement, éventuelle allergie généralisée à la clé.
Autre risque inhérent au tatouage, à l’introduction d’un corps étranger par conséquent, celui du réveil d’une connectivite, sarcoïdose notamment, en raison du conflit immunologique ainsi créé.
D’après un entretien avec le Dr Isabelle Catoni, dermatolasériste à Neuilly-sur-Seine
http://ansm.sante.fr/Declarer-un-effet-indesirable/Vigilance-des-produi… , pour déclarer un effet indésirable grave (une démarche obligatoire), défini par toute réaction ayant entraîné une hospitalisation, une mise en jeu du pronostic vital immédiat, etc.
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