Toxicité des chimiothérapies

Quel mécanisme ?

Publié le 14/01/2016
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La toxicité dermatologique des chimiothérapies est paradoxalement beaucoup moins bien caractérisée que celles des nouvelles thérapies ciblées anticancéreuses qui sont pourtant d’utilisation plus récente. Pour la thérapie ciblée, on s’attend à une toxicité réduite car également ciblée. En revanche, la chimiothérapie est une approche thérapeutique moins spécifique et, de fait, sa toxicité est également moins spécifique. « Mais il faut savoir, souligne le Dr Vincent Sibaud, que toute éruption sous chimio ne relève pas d’une toxicité médicamenteuse. C’est le rôle du dermatologue de faire la part des choses ». Ainsi, l’alopécie, les mucites non kératinisées sont des effets toxiques des chimiothérapies bien connus. Il en est de même des lésions de la tablette unguéale et de l’onycholyse. Avec les thérapies ciblées, les mucites sont plus limitées, souvent aphtoïdes et les lésions unguéales touchent le pourtour de l’ongle. Ce ne sont là que quelques exemples.

L’arrêt du traitement est rarement nécessaire

Mais les atteintes dermatologiques des chimiothérapies peuvent être infectieuses, métastatiques… Il peut s’agir de réactions immuno-allergiques, soit liées à une thérapie ciblée associée, soit à un autre médicament (antibiotique, antalgique…). Globalement la chimiothérapie donne peu de réactions immuno-allergiques mais elles sont à évoquer.

Les manifestations cutanées de la chimiothérapie relèvent donc d’un mécanisme toxique plus qu’imuno-allergique et elles sont dose-dépendantes. « Dans la majorité des cas, le traitement ne doit pas être interrompu, insiste V. Sibaud. La prise en charge de la toxicité dermatologique doit prendre en compte non seulement l’intensité des symptômes mais aussi et surtout leur durée. Elle passe également par l’éducation des patients et implique son entourage médical et paramédical. D’où l’intérêt des soins de support ».

D’après la communication du Dr Vincent Sibaud, institut universitaire du Cancer, Toulouse
Dr Brigitte Martin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9462