ON PEUT TABLER sur l’allaitement maternel à condition qu’il soit suffisamment long, au moins trois mois probablement, et exclusif, pour protéger des infections les plus habituelles de la petite enfance, respiratoires et digestives. L’environnement, mode de garde et fratrie, interfère cependant beaucoup dans l’acquisition de cette protection.
Associer une supplémentation.
L’écologie microbienne est en effet différente selon l’allaitement, le lait maternel apportant des Ig A sécrétoires, des cellules immunocompétentes, des oligosaccharides, autant d’éléments qui contribuent à la prolifération d’une flore microbienne saprophyte. Assortie de facteurs non spécifiques (des interférons notamment), elle permet de lutter plus efficacement contre les infections ORL et digestives.
Pour ce qui est des allergies, les études ont porté sur la dermatite atopique surtout (DA) : le lait maternel, fonction de la façon dont se nourrit la mère d’un enfant à risque, abrite en quantité infinitésimale des protéines étrangères, ce qui induit une tolérance vis-à-vis des allergènes et réduit le risque de DA. Malgré certaines interrogations, l’allaitement maternel, exclusif, d’au moins trois mois, fait donc l’objet d’une recommandation consensuelle dans la prévention de l’allergie alimentaire de la part des comités nord-américains et européens. Une recommandation qui concerne les enfants ayant ou non un risque d’allergie et rejoint la recommandation générale de l’Organisation Mondiale de la Santé d’un allaitement maternel exclusif idéalement jusqu’à 6 mois, chez l’enfant né à terme, supplémenté en vitamine D et K.
Maladies métaboliques.
L’allaitement protégerait par ailleurs de la survenue d’un diabète de type 2 à la maturité, d’un diabète de type 1 pour les fratries comprenant déjà un enfant diabétique de type 1, des maladies inflammatoires de l’intestin, d’une obésité (au moins jusque dans l’enfance et l’adolescence, si l’équilibre nutritionnel et l’activité physique le permettent…), des accidents cardiovasculaires de l’adulte.
Enfin, l’amélioration des performances cognitives observée chez l’enfant allaité et mesurée sur le QD (quotient de développement), qui persiste à l’âge adulte, résulterait des atouts nutritionnels du lait de mère d’une part, de la richesse des interactions mère enfant d’autre part.
D’après un entretien avec Avec le Dr Catherine Salinier, pédiatre à Gradignan.
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