Fractures de hanche

Évolution de l’incidence en France

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Publié le 11/12/2017
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fracture hanche

fracture hanche
Crédit photo : SPL/PHANIE

Diverses études menées en Amérique du Nord et en Europe ont montré une augmentation du nombre de fractures (incidence) mais une diminution de leur taux d’incidence. En France, on dénombre 55 000 fractures du fémur chez les femmes et 16 000 chez les hommes par an.

L’étude épidémiologique menée par l’équipe de Lariboisière avait pour objectif d’évaluer les taux d’incidence des fractures de hanche en fonction du vieillissement de la population. Elle s’est fondée sur les données du PMSI entre 2002 et 2013 afin de suivre l’évolution de l’incidence des fractures de hanche chez les personnes de plus de 60 ans, ce type de fracture à cet âge étant d’origine ostéoporotique. Elle a analysé l’incidence des fractures de hanche de façon globale mais aussi en fonction du sexe et de la classe d’âge. « Il faut bien distinguer l’incidence des fractures et le taux d’incidence des fractures, c’est-à-dire l’incidence rapportée à une population donnée. Pour mettre en évidence d’éventuelles variations en fonction des diverses populations, nous avons analysé les données de chaque année entre 2002 et 2013 compris, ainsi que la moyenne de ces années, en les standardisant en fonction de l’évolution démographique par tranche d’âge », détaille la Pr Martine Cohen-Solal (hôpital Lariboisière, Paris).

Cette étude montre effectivement entre 2002 et 2013 une augmentation globale du nombre des fractures mais si on ajuste l’incidence en tenant compte des modifications démographiques de la population entre 2002 et 2013, le taux de fractures augmente proportionnellement moins vite que n’augmente le nombre de personnes âgées, et on a finalement moins de fractures que ne pouvait le faire craindre le vieillissement de la population. Par contre, à partir de 2012, le taux d’incidence repart à la hausse aussi bien pour les hommes que pour les femmes pour tendre vers ce que laissait présager le vieillissement de la population. Cette étude n’avait bien sûr pas la capacité d’expliquer ces variations, mais plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. L’ostéoporose est une pathologie multifactorielle qui fait intervenir de nombreux éléments autres que l’âge comme les facteurs environnementaux. On peut penser qu’une meilleure connaissance de la maladie et de l’impact des facteurs d’environnement ont contribué à l’amélioration de la prévention et de la prise en charge de la maladie pour réduire l’incidence des fractures après 2002 ; inversement, la remise en cause de l’ostéoporose considérée comme une manifestation du vieillissement normal et non comme une maladie, la méfiance vis-à-vis des traitements, ont pu intervenir dans la hausse des fractures de hanche à partir de 2012.

D’après un entretien avec la Pr Martine Cohen-Solal, Fédération de rhumatologie, hôpital Lariboisière(Paris)

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin: 9626