PRÔNÉ par les femmes anglo-saxonnes, très pro-actives vis-à-vis de leur santé, et certaines sociétés savantes, l’auto-examen des seins reste une démarche controversée dans la littérature. Il n’a pas fait la preuve de ses bénéfices en termes de dépistage, mais est en revanche très anxiogène et conduit de ce fait à une multiplication des consultations et des explorations complémentaires.
Il ne remplace pas l’examen des seins par le médecin une fois par an ni la réalisation, dans le cadre du dépistage organisé, d’une mammographie tous les deux ans chez les femmes âgées de 50 à 74 ans.
Toutefois, il ne faut pas décourager les femmes qui aiment se prendre en charge et qui sont demandeuses, a fortiori si leurs seins sont petits et souples. Les modalités de cet auto-examen doivent leur être précisées, en leur rappelant que ces gestes viennent en complément du dépistage habituel.
Juste après les règles.
L’examen doit être fait toujours au même moment du cycle, juste après les règles et débute par une inspection des seins devant un miroir, à la recherche d’une rougeur, d’un gonflement, d’une irritation du mamelon, d’une rétraction cutanée, pli ou ride, d’une asymétrie ou encore d’un écoulement. « Il se poursuit par une palpation des seins, en position debout et allongée, qui peut être faite selon différentes techniques. Personnellement, je fais quadrant par quadrant et rayon par rayon », précise le Dr Pascale This. La palpation se fait bras levé avec la main opposée pour bien dégager le prolongement axillaire, la main bien à plat avec un appui doux et ferme à la fois. Il faut étendre largement la palpation au niveau du bas du thorax, du sternum et du creux axillaire, en recherchant une sensation anormale par rapport à d’habitude.
L’examen se termine par la pression délicate des mamelons à la recherche d’un écoulement.
« Cet auto-examen reste difficile, insiste le Dr This, car le sein est un peu comme une grappe de raisin, et que les femmes ressentent plein de choses qui leur paraissent anormales, en particulier si leurs seins sont mastosiques. »
« En pratique, je ne recommande pas l’auto-examen de façon systématique, mais ne décourage pas les bonnes volontés. Il paraît surtout important de mettre l’accent sur les bénéfices du dépistage organisé par mammographie et d’inciter les femmes à parler à leur médecin de leurs antécédents familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire, dont la présence peut faire modifier les modalités du dépistage », conclut le Dr This.
D’après un entretien avec le Dr Pascale This, Institut Curie, Paris.
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