La table ronde sur la télémédecine a rassemblé à la Société française de diabétologie (SFD) des industriels, des patients, des professionnels, l'Ordre des médecins et les autorités de santé. Aujourd'hui, manifestement tous sont prêts à aller de l'avant. Avec 2 000 diabétologues pour 3 millions de diabétiques, la prise en charge des patients repose essentiellement sur les médecins généralistes (MG). Mais, dans cette maladie chronique, il y a des moments où le MG a besoin de se reposer sur une expertise et le patient d'être épaulé. C'est le cas notamment dans la prise en charge du diabète de type 1, du passage sous pompe ou lors de la grossesse.
MG comme diabétologues, font déjà du suivi et conseil à distance par téléphone, mail, etc. mais ces actes sont très consommateurs de temps et ne sont pas reconnus, organisés ni côtés. La télémédecine ne remplace pas encore l'examen du patient. Mais, dans le suivi du diabète la partie la plus importante de la consultation est l'entretien, la récupération des données, l'éducation thérapeutique.
Et une plateforme de télémédecine s’appuyant sur des infirmiers spécialisés formés peut être très utile. Un intermédiaire entre le patient et le médecin semble en effet assez incontournable. Ces infirmiers pourraient référer au MG et, si besoin, au spécialiste et bénéficier d'une délégation de tâches pour certains actes médicaux.
Aujourd'hui la DGOS se dit prête à financer un paramédical de télémédecine. On sortirait probablement du paiement à l'acte pour aller vers un forfait de télémédecine. L'Ordre des médecins souhaite jouer un rôle facilitateur et a publié des préconisations allant dans ce sens… Enfin, les professionnels et les patients sont demandeurs d'une offre qui élargisse la panoplie des soins et réduise les problématiques d’accès aux soins et de transport, surtout en zones isolées.
Une vaste étude nationale, TELESAGE, est en cours sur 700 diabétiques de type 1 ou 2 insulinotraités mal équilibrés (HbA1c ≥ 8,0 %). Cet essai randomisé sur deux ans à trois bras compare le suivi habituel versus un système web assisté (DIABEO), sans ou avec une télésurveillance par un infirmier. Elle va permettre d'évaluer l'apport de la télémédecine sur l'HbA1c et le coût économique. Ses résultats finaux sont attendus dans deux ans, avec des résultats intermédiaires fin 2017.
Parallèlement, plusieurs applications dédiées sont en test (comme dans le pied diabétique) ou déjà déployées, comme dans la grossesse…
(1) Entretien avec le Pr Pierre-Yves Benhamou (Grenoble), qui modérait la session dédiée à la télémédecine lors de la SFD
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