Androcur et méningiomes

Une prescription encadrée

Publié le 31/10/2019
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La prudence est de mise pour l’Androcur mais aussi d’autres progestatifs.

Crédit photo : phanie

Tumeur bénigne, le méningiome est la plus fréquente des tumeurs non gliales du système nerveux central, avec une l’incidence annuelle de 8/100 000. Elle possède des récepteurs à la progestérone. Sa prévalence augmente avec l’acétate de cyprotérone (Androcur), de façon dose-dépendante : le risque relatif est de 7 après 6 mois d’utilisation à 50 mg/J et de 22 après 60 000 mg, soit 5 ans d’utilisation. L’ANSM a édité en juin 2019 une lettre d’information aux professionnels de santé, une lettre d’information patientes et une attestation d’information pour prescription et délivrance du traitement.

L’acétate de cyprotérone doit être réservé aux hirsutismes majeurs et toute prescription hors-AMM proscrite. La prescription doit être précédée par la réalisation d’une IRM cérébrale et s’établir sur une durée la plus courte possible. Son utilisation doit être réévaluée tous les ans ; à 5 ans puis tous les 2 ans une IRM doit être renouvelée. Elle sera également réalisée également en cas de signes cliniques (céphalées, troubles de la vision et du langage, épilepsie…).

Des traitements alternatifs, comme la spironolactone, sont encouragés. À noter que des cas de méningiomes ont été également rapportés avec l’acétate de nomégestrol (Lutenyl) et l’acétate de chlormadinone (Luteran). Pour l’instant, aucune recommandation n’a été formulée à leur égard. Le principe de précaution nous pousse néanmoins à éviter les longues durées d’utilisation avant d’avoir des directives claires.

 

Hôpital Foch, Suresnnes

Communication de la Pr Geneviève Plu-Bureau (Paris) lors de la session « Le poil »

 

Dr Marie Carbonnel

Source : Le Quotidien du médecin