POUR LES HOMMES qui travaillent encore, leur métier est souvent plus physiquement « sollicitant », ce qui laisse aux symptômes de la BPCO la faculté de s’exprimer plus précocement. Par ailleurs, certains facteurs de risque professionnels, aggravants de la fumée du tabac, sont plus spécifiquement masculins (mines, fonderies, bâtiment, etc.). Les activités de loisir, récréatives, comme le jardinage sont encore plus volontiers du ressort des hommes.
Pour ce qui est de l’évolution du tabagisme, les chiffres sont en passe de redevenir mauvais, avec un ralentissement de la réduction du tabagisme masculin, notamment en raison du plus grand nombre d’adolescents fumeurs.
Une BPCO se manifeste par une altération de la fonction respiratoire. Même légère, avec un niveau de VEMS parfois supérieur à 80 %, elle se traduit en arrêts de travail et en moins bonne qualité de vie. La dyspnée se construit très progressivement et les patients consultent souvent à un niveau de VEMS amputé de moitié, reflet d’une BPCO déjà sévère, parce qu’ils ont adapté leurs activités physiques à leur fonction respiratoire, et d’autant plus facilement qu’ils avancent en âge, limités par leurs articulations, leur poids, etc. Le surpoids est effectivement un révélateur de dyspnée, l’effort demandé étant naturellement plus grand.
À peine 20 % des patients BPCO se plaignent spontanément de leur dyspnée, 60 % si on leur pose la question (êtes-vous facilement essoufflé à l’effort ?) et même 80 % lorsque l’on utilise un questionnaire spécifique comme l’échelle du Medical Research Council (MRC).
Spirométrie chez le généraliste.
Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) peuvent être réalisées au cabinet du médecin généraliste (avec un spiromètre de qualité dont les résultats sont éventuellement interfacés avec un pneumologue référent), à condition qu’il ait été suffisamment formé à la technique, ou en milieu spécialisé. Avec un avantage au spiromètre chez le médecin traitant qui évite les « échappements » : 40 % des patients à qui l’on dit de consulter un spécialiste ne le font pas, et surtout ceux qui continuent à fumer…
Le traitement du handicap et de sa source, la dyspnée, hors bien sûr l’arrêt du tabac, consiste en l’administration de bronchodilatateurs (associés aux corticoïdes dans des cas très particuliers, quand l’altération de la fonction respiratoire est importante et les exacerbations répétées en dépit des BD seuls), en une réhabilitation respiratoire (au plus simple, des conseils d’activité physique) et la prise en charge médicamenteuse des exacerbations, à l’origine d’hospitalisations et d’un effondrement de la qualité de vie. Le point de départ est infectieux une fois sur deux. La dyspnée est alors majorée, accompagnée de toux et d’expectorations. Pour les prévenir, les vaccinations antigrippale et antipneumococcique. Les bronchodilatateurs de longue durée d’action sont efficaces en termes de dyspnée et de réduction (20 %) des exacerbations. À un stade plus avancé, les associations fixes diminuent encore le risque d’exacerbations, de 20 %.
Liens d’intérêt Pr Nicolas Roche : Honoraires et financements pour travaux de recherche, formations, interventions et participation à des congrès, conseil, groupes de travail : Laboratoire Almirall, Astra Zeneca, Boehringer Ingelheim, Chiesi, GlaxoSmithKline, Hoffman la Roche, Mundipharma, MEDA, Novartis, Nycomed/Altana, Pfizer, TEVA ; Groupes de travail : HAS, AFSSAPS.
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