«DES ÉTUDES précédentes ont déjà montré que les maladies musculosquelettiques entraînaient un handicap ressenti majeur, ce qui les situait devant les maladies neurologiques et cardiovasculaires », rappelle le Dr Clémence Palazzo
Dans cette nouvelle étude (*), dont l’objectif était d’évaluer la contribution des maladies musculosquelettiques (MS) au handicap en France, les données sur différentes maladies MS (arthrose, lombalgie, cervicalgie, rhumatismes inflammatoires, déformations rachidiennes, ostéoporose) ont été recueillies à partir des réponses autodéclarées à l’enquête nationale « Handicap-Santé, volet Ménage » de 29 931 personnes représentatives de la population française. « Cette enquête très importante, nécessite le travail de plus d’une centaine d’enquêteurs dans toute la France métropolitaine et les DOM-TOM, sur la base d’entretien à domicile de plus de deux heures, à l’aide d’un questionnaire de 160 pages sur le handicap ! » précise le Dr Palazzo.
Les catégories de handicap considérées étaient celles du core set commun de la Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé dédié aux maladies MS.
Près du quart des difficultés à la marche dues à l’arthrose.
Les résultats montrent qu’environ 17,3 millions de personnes (28 % de la population) rapportent une maladie musculosquelettique, ce qui place ces maladies en deuxième position derrière les troubles visuels. Les femmes sont plus touchées que les hommes. La lombalgie (12,5 %, IC 95 % : 12,1 ; 13,1) et l’arthrose (12,3 % [11,8 ; 12,7]) ont la prévalence la plus importante.
Les personnes atteintes de rhumatisme inflammatoire ont deux fois plus de limitations dans toutes les activités de la vie quotidienne. Celles souffrant d’arthrose rapportent plus de difficultés à la marche (OR ajusté 1,93 [1,68 ; 2,21] et celles avec une lombalgie ont un risque augmenté de changer de travail à cause d’un problème de santé (2,16 [1,04 ; 4,5]).
Au plan sociétal, l’arthrose est la MS qui limite le plus les activités : 22 % des difficultés à la marche et 12,8 % des difficultés d’habillage lui sont attribuables. La lombalgie et la cervicalgie ont un impact professionnel important. Respectivement 11,5 % et 13 % de personnes changent de travail avec des différences selon le sexe : plus de lombalgies chez les hommes et davantage de cervicalgies chez les femmes.
Les déformations rachidiennes (cyphose, scoliose) ont un retentissement majeur sur toutes les catégories de handicap avant l’âge de 20 ans.
Ces résultats pourraient aider aux décisions des politiques de santé publique afin de mieux prendre en compte le poids des maladies MS et définir les politiques de prévention dans le domaine du handicap.
D’après un entretien avec le Dr Clémence Palazzo, hôpital Cochin (Paris).
(*) Palazzo C, Ravaud JF, Papelard A et al. Analyse du poids des maladies musculosquelettiques en France, abstract n° 009027.
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