Réparation de la coiffe des rotateurs

Une reprise de l’activité professionnelle six fois sur dix

Publié le 02/12/2013
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« LES PATIENTS opérés d’une réparation de la coiffe des rotateurs dans le cadre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail sont réputés avoir de moins bons résultats, rappelle le Dr Éric Noël. Il paraissait donc intéressant de se pencher sur leur devenir professionnel ».

Sur les 1 155 sujets opérés pour une réparation de la coiffe des rotateurs par le même opérateur entre 2000 et 2005, 290 (25,1 %) relevaient du tableau 57-A. Un questionnaire leur a été adressé, 262 ont répondu. Il s’agissait majoritairement d’hommes (72 %), âgés en moyenne de 50,5 ans (± 6,4). Ils étaient salariés (75,2 %), artisans (12,6 %) ou fonctionnaires (11,8 %), avec une activité manuelle intense (68,3 %), manuelle légère (25,5 %) ou non manuelle (6,1 %). Il s’agissait dans deux-tiers des cas d’un accident de travail et dans un tiers des cas d’une maladie professionnelle.

Les lésions concernaient un, deux ou trois tendons de la coiffe des rotateurs (respectivement 64,1 %, 28,2 % et 7,6 % des cas). La réparation chirurgicale a été réalisée le plus souvent à ciel ouvert (70,6 %), sous arthroscopie (20,2 %) ou en mini-open (9,2 %).

« La majorité des patients (59,54 %) a pu reprendre le travail, résultat plutôt positif », note le Dr Noël, avant de souligner que le taux de reprise du travail est toutefois bien supérieur, de l’ordre de 80 à 85 %, lorsque la lésion n’est pas liée à un accident ou une maladie professionnelle. Au total, l’épaule est responsable de la non reprise professionnelle dans 16 % des cas sur l’ensemble de la cohorte. L’âge est un facteur déterminant majeur de reprise du travail (p‹10-4) : les patients ayant repris leur travail étaient en moyenne âgés de 48 ans (± 0,8), tandis que ceux n’ayant pas pu le reprendre étaient en moyenne plus âgés (54 ans ± 5,3). Autres facteurs favorisant la reprise du travail : l’accident du travail plutôt que la maladie professionnelle (p = 0,0005) et la chirurgie à ciel ouvert (p = 0,004). Le sexe, la catégorie professionnelle et le type de lésion étaient sans influence.

«La durée de l’arrêt de travail, qui est en moyenne de 6 mois pour les lésions survenant hors contexte professionnel, a été de 9 mois en cas d’accident du travail et de 12 mois en cas de maladie professionnelle, précise le Dr Noël. Ainsi, il faut bien réfléchir aux indications en tenant compte de l’âge du patient. Il est quasi certain qu’un sujet de plus de 55 ans ne reprendra pas son travail. Après une information éclairée, il est essentiel d’établir avec le patient une sorte de contrat, avant l’intervention », conclut le Dr Éric Noël.

Dr Isabelle Hoppenot

D’après un entretien avec le Dr Éric Noël, Centre orthopédique Santy, Lyon.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9285